Législatives : contrairement à Bompard, Tondelier n’est pas contre une grande coalition

Alors que l’insoumis a refusé une coalition avec d’autres partis à l’Assemblée, l’écologiste se dit ouverte à travailler avec le centre et la droite.

Nouvelle dissonance chez le Nouveau Front populaire. La patronne des Écologistes Marine Tondelier a estimé ce mardi 2 juillet qu’« il faudra sûrement faire des choses que personne n’a jamais faites auparavant dans ce pays » en cas d’une Assemblée sans majorité claire, mais en rejetant l’idée d’un nouveau « Premier ministre macroniste ». Son allié insoumis Manuel Bompard avait totalement rejeté cette option quelques heures plus tôt.

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« La politique dans ce pays ne pourra pas continuer comme avant. On va devoir changer », a estimé l’écologiste lors d’un entretien au 20-Heures de TF1, appelant à « trouver des solutions » et à ce « que certains au centre, à droite, nous disent comment ils souhaitent travailler dans l’autre sens ».

Après le triomphe du Rassemblement national au premier tour des élections législatives, la composition de la nouvelle Assemblée nationale apparaît incertaine, d’autant que le patron du parti d’extrême droite Jordan Bardella a indiqué qu’il refuserait Matignon en cas d’absence de majorité absolue, ou à tout le moins stable, ouvrant la voie à une grande coalition aux contours incertains, déjà évoquée par le Premier ministre Gabriel Attal.

« Comment on trouve des solutions à des circonstances inédites ? Il faudra sûrement faire des choses que personne n’a jamais faites auparavant dans ce pays », n’a pas fermé la porte Marine Tondelier, « mais ce qui est sûr, c’est que ça doit se faire sur des bases politiques claires : la question, c’est plutôt “pour quoi faire ?” que “avec qui ?” ».

Alors que plus de 210 candidats qualifiés pour le second tour se sont désistés, de gauche, du camp macroniste, mais aussi une poignée des Républicains, celle qui est partie prenante de l’alliance de gauche s’est adressée « aux électeurs centristes et de droite qui vont devoir voter pour quelqu’un du Nouveau Front populaire et qui disent “je n’ai pas envie” ».

Également interrogée dans Libération si elle était d’accord pour « travailler avec les macronistes », elle a répondu : « Travailler, ça veut tout dire et rien dire. Il n‘y aura pas de bonne solution. On trouvera la moins mauvaise et la meilleure pour la France. Mais oui, on doit se montrer prêts à gouverner. »

Ses propos tranchent avec ceux de son allié du Nouveau Front populaire Manuel Bompard, qui a déclaré mardi matin sur BFMTV que « les Insoumis ne gouverneront que pour appliquer leur programme, rien que le programme », rejetant ainsi l’« Assemblée plurielle » évoquée par Gabriel Attal.

« Je suis dans une campagne où l’objectif, c’est d’avoir une majorité pour pouvoir gouverner avec un gouvernement du Nouveau Front populaire dimanche. C’est quand même ça aujourd’hui l’enjeu », a-t-il dit. Le bloc de gauche a recueilli 27,99 % des voix, en deuxième position derrière le Rassemblement national (29,25 %).

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