Législatives 2024 : les triangulaires, ces matchs à trois qui pourraient être cruciaux après le premier tour

POLITIQUE - Trois finalistes pour un élu. Le premier tour des élections législatives pourrait déboucher, dimanche 30 juin, sur une situation singulière et assez rare : la multiplication des matchs à trois au second tour, un cas de figure appelé « triangulaire. »

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Le terme est technique et pas forcément connu du grand public. Il n’empêche, cette donne pourrait être cruciale dans l’entre-deux-tours, comme nous vous l’expliquons dans la vidéo en tête de l’article. Selon le choix des partis politiques opposés au Rassemblement national, cette configuration pourrait favoriser l’accession au pouvoir de l’extrême droite.

Qu’est-ce qu’une triangulaire ?

En clair, pour être élu député dès le premier tour, un candidat doit récolter 50 % des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits dans sa circonscription. Si ce n’est pas le cas, un second tour est organisé entre tous ceux qui ont recueilli le vote d’au moins 12,5 % des électeurs inscrits.

Traditionnellement, deux candidats seulement dépassent ce seuil et se qualifient pour un duel final au second tour. Quand ils sont trois, on parle donc de triangulaire. Quand ils sont quatre, on parle de quadrangulaire.

Pourquoi il y en aura beaucoup cette année ?

C’est un cas de figure relativement rare : il n’y a eu que 8 triangulaires aux dernières élections législatives, en 2022, et une seule en 2017. Mais leur nombre pourrait exploser pour ces élections anticipées de 2024.

Pourquoi ? Avant tout parce que la participation s’annonce particulièrement forte. Il y a deux ans, 47 % des Français se sont rendus aux urnes. Cette fois-ci, les sondeurs tablent plutôt sur 64 % de participants. Or, pour résumer, plus il y a d’électeurs, plus un candidat a de chances de franchir la barre fatidique des 12,5 %.

Pourquoi ces cas de figure sont importants ?

Au total, les études évoquent à l’heure actuelle entre 100 et 170 triangulaires possibles après le 1er tour. Un chiffre conséquent qui pourrait avoir des répercussions sur les rapports de force après le 7 juillet.

En clair : dans ces territoires, l’extrême droite pourrait bénéficier de la division des électeurs qui ne veulent pas de son arrivée au pouvoir. Si le candidat du Rassemblement national est en mesure de l’emporter au second tour, celui arrivé en troisième position devra donc faire un choix : Se désister ou non. En d’autres termes : faire barrage, ou non.

Qui prévoit de faire quoi ?

Pour l’instant, plusieurs voix à gauche plaident pour un retrait du troisième. C’est le cas par exemple des chefs de partis Olivier Faure et Marine Tondelier. L’écologiste va même plus loin et en appelle au camp présidentiel pour qu’il s’engage lui aussi dans cette démarche.
Mais pour l’heure, les macronistes rechignent, comme Les Républicains. Les deux camps refusent de donner une consigne générale de désistement.

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