Législatives 2024 : Aurélien Rousseau répond à François Bayrou qui tacle son engagement au nouveau Front Populaire

Le président du MoDem n’avait pas retenu ses coups contre l’ancien ministre de la Santé, « né avant la honte ».

Balayer devant sa porte. L’ex-ministre de la Santé Aurélien Rousseau, désormais candidat du nouveau Front Populaire, a sèchement répondu ce jeudi 20 juin à François Bayrou qui avait fustigé son changement de camp. Et pour le faire, le désormais candidat de la gauche dans les Yvelines a raconté un échange avec « un certain François B. »

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« Le premier engagement du programme (du nouveau Front Populaire), c’est d’abroger la réforme des retraites », avait souligné François Bayrou sur Sud Radio le 18 juin. Et d’ajouter, à propos d’Aurélien Rousseau : « C’est lui qui l’a écrite la réforme des retraites ! Parce qu’il était directeur de cabinet d’Élisabeth Borne et qu’il était ministre de la Santé du gouvernement. Mes enfants quand ils parlent de ça ils disent 'ils sont nés avant la honte’. C’est exactement ce que je ressens ».

Le président du MoDem a, par opposition, vanté sa propre « fidélité » à ses « valeurs » et ses « idées ». Sauf que… En guise de réponse sur franceinfo, Aurélien Rousseau a raconté un échange avec « un certain François B. » le jour de sa démission le 19 décembre en réaction au vote de la loi immigration : « À 16 heures, j’ai eu un coup de fil d’un certain François B. qui m’a expliqué que jamais il ne voterait la loi sur l’immigration avec les députés du MoDem. Jamais. Parce qu’il n’avait pas fait 40 ans de politique, ce François B., pour en arriver là. Et le soir, j’ai l’impression qu’il a voté aux côtés des voix du Rassemblement national. »

« Je n’étais pas ministre des retraites » se défend Rousseau

En parallèle, Aurélien Rousseau a tenté de balayer les critiques qui le présentent comme « l’architecte de la réforme des retraites ». « La réforme des retraites était dans le programme du président de la République, j’en ai été un des parties prenantes. Je n’étais pas ministre des retraites », se défend-il, expliquant avoir tenté « jusqu’au bout » de trouver un accord avec les syndicats, sans succès. « Si demain, dans d’autres conditions, on est capable de faire une réforme dans laquelle on embarque les organisations syndicales, ce sera une meilleure réforme des retraites », estime-t-il désormais.

Après avoir quitté le cabinet de la Première ministre Élisabeth Borne, Aurélien Rousseau a rejoint le gouvernement trois jours plus tard avenue de Duquesne. Il l’a quitté le 19 décembre, quelques heures après l’adoption houleuse à l’Assemblée d’une loi immigration durcie, et avec le soutien du Rassemblement national. L’opposition de gauche avait alors applaudi cette décision.

« Je considérais qu’on allait trop loin sur les terres, les mots du Rassemblement national », explique Aurélien Rousseau. « Il y a un désaccord politique que j’ai acté en quittant le gouvernement ». Quant à son nouvel engagement dans les rangs de la gauche, l’ancien ministre macroniste l’explique autant par le score du parti d’extrême droite aux européennes que par le « pari » fait par Emmanuel Macron au moment de la dissolution et qui consistait selon lui à miser sur la dispersion de la gauche pour instaurer un duel entre l’extrême droite et Renaissance - « le chaos » ou lui. « Le Renaissance d’aujourd’hui, la proposition d’aujourd’hui, n’est pas celle du candidat Macron en 2022 », résume-t-il.

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