Législatives en Croatie : le président populiste défie le Premier ministre nationaliste

Les élections législatives croates auraient dû être une formalité pour le Premier Ministre, Andrej Plenkovic, et l’Union démocratique croate (HDZ), son parti de droite nationaliste au pouvoir depuis huit ans. C’était sans compter sur le coup de théâtre du président croate, Zoran Milanovic : bien qu’il ne soit pas autorisé à se porter candidat aux élections législatives tout en restant président, ce dernier a annoncé briguer le poste de Premier ministre en cas de victoire de la coalition menée par le Parti social-démocrate (SDP). Et ce malgré l’injonction de la Cour constitutionnelle, qui lui a intimé de démissionner pour pouvoir participer au scrutin.

Adoptant sciemment une rhétorique populiste, le président Milanovic “a rétorqué que les Sages n’étaient que des ‘paysans illettrés’”, souligne Le Temps.

Un social-démocrate “modéré” devenu populiste

Le dirigeant, qui a lui-même été Premier ministre de 2011 à 2016, faisait à l’époque “figure de social-démocrate bon teint, modéré et proeuropéen”, rappelle le quotidien suisse. Mais son arrivée “au palais de Pantovcak, le siège de la présidence, une villa moderniste construite pour le maréchal Tito sur les hauteurs de Zagreb, semble avoir transformé l’homme”, poursuit le titre :

“En fait, Zoran Milanovic semble avoir systématiquement cherché à prendre le contrepied des positions de la gauche croate, attachée à la tradition de l’antifascisme comme aux droits des femmes et des minorités nationales et sexuelles.”

Ces dernières semaines, il a fait monter les enchères en qualifiant le HDZ d’“organisation criminelle”, relaie l’hebdomadaire croate National. Ses membres sont selon lui “des gangsters” et Plenkovic un “imposteur”. Le président Milanovic accuse en effet le HDZ de mainmise sur les institutions de l’État et de corruption.

Un mandat mitigé pour Plenkovic

Dénonçant les attaques et l’arrogance du président croate, son rival, le Premier ministre Andrej Plenkovic, l’a accusé d’“être le chef caché de l’opposition, aux manettes d’un mini-coup d’État”. Il n’en reste pas moins que le projet de Plenkovic, ancien député européen qui promettait de changer la Croatie en réformant le parti conservateur, est un échec, considère le site Telegram, précisant “qu’en huit ans de pouvoir le Premier ministre a dû se séparer de 30 ministres impliqués dans des affaires”.

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