Législatives 2024 : Gabriel Attal publie un simulateur du projet de la gauche, LFI dénonce des fake news

La France insoumise a engagé une procédure d’urgence après la publication d’un simulateur sur le calcul des retraites. La gauche fustige « des méthodes trumpistes ».

Gabriel Attal pris la main dans le pot de confiture ? Lors du débat qui l’opposait jeudi 27 juin au président du RN Jordan Bardella et au Premier secrétaire du PS Olivier Faure, le Premier ministre a fait état d’un prétendu simulateur permettant aux retraités de calculer le montant de leur pension si le Nouveau Front populaire remportait les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet.

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Ainsi, à trois jours du premier tour, le locataire de Matignon a reproché à la gauche sa proposition de rendre la contribution sociale généralisée (CSG) progressive. Prélevée sur les salaires, les allocations chômage ou les pensions de retraites, elle permet de financer une partie de la Sécurité sociale. « On le met à disposition des Français, il est en ligne, avec un simulateur », a déclaré Gabriel Attal en faisant plusieurs fois la promotion d’un site Internet créé quelques heures seulement avant le débat.

Sur le plateau de France 2, Olivier Faure a aussitôt rétorqué qu’il s’agit d’un « simulateur truqué », promettant : « Nous ferons nous-mêmes nos propres simulations ». « La progressivité de l’impôt est une mesure de justice. C’est normal que les gens qui ont moins payent moins que ceux qui ont plus », a t-il aussi justifié.

De fait, plusieurs internautes ont montré que le simulateur mis en avant par le Premier ministre ne se basait pas sur les chiffres retenus dans le programme du Nouveau Front populaire. « Le site produit par Renaissance est un mensonge car le code utilisé pour calculer votre pension nette après CSG ne prend pas en compte les éléments nécessaires au calcul et applique une formule douteuse », a relevé un observateur sur X.

« Incohérent et mensonger »

De son côté, La France insoumise a décidé d’engager « une procédure d’urgence pour diffusion de fausses informations contre Renaissance ». Il s’agit d’une disposition créée en 2018 qui permet de saisir la justice pour faire bloquer un contenu mensonger ; elle est souvent appelée « référé fake-news ». Le tribunal judiciaire de Paris a 48 heures pour rendre sa décision.

Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, estime que « ce simulateur est mensonger ». « Il s’appuie sur des modes de calculs qui ne figurent pas dans le programme du Nouveau Front Populaire et donne des résultats complètement incohérents pouvant induire en erreur les électrices et les électeurs, argumente-t-il. À quelques jours du scrutin, cette campagne de désinformation est tout simplement inacceptable. »

Plus tôt dans la matinée, la députée écologiste sortante Marie-Charlotte Garin avait dénoncé « des méthodes trumpistes » et regretté que les propos du chef du gouvernement « n’induisent les gens en erreur ». « Le site a été créé par le parti Renaissance, a-t-elle poursuivi. Le programme du Nouveau Front Populaire ne prévoit pas ça. » Sa collègue Sandrine Rousseau a elle aussi fustigé un procédé « scandaleux ».

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