Résultats élections législatives 2024 : députés, circonscriptions, les résultats du Rassemblement national (RN)

Hortense de Montalivet

L'extrême droite aux portes du pouvoir. Ce dimanche 30 juin, après le premier tour des législatives, Marine Le Pen n'a jamais été aussi proche de faire rentrer son parti au gouvernement. Pour "sortir la France de l'ornière et de sa situation catastrophique", selon ses mots prononcés le 14 juin lors d'un déplacement dans son fief d'Hénin-Beaumont pendant la campagne de ces élections anticipés.

Selon les estimations d'Elabe pour BFMTV, RMC et La Tribune Dimanche, le Rassemblement national, allié à Éric Ciotti, obtient le meilleur score avec au premier tour 33% des voix. Quelques points devant l'alliance de gauche du Nouveau Front populaire qui arrive en deuxième position avec 28,5% des suffrages exprimés. La coalition présidentielle n'a pas réussi à convaincre davantage que 22% des électeurs et prend la troisième place.

Dans le détail, l'extrême droite pourrait obtenir 255 à 295 sièges et donc potentiellement la majorité absolue (289), toujours selon les estimations d'Elabe. La gauche, elle, est créditée de 120 à 140 sièges, tandis que la majorité sortante pourrait en avoir entre 90 et 125.

Le temps des victoires

Après deux arrivées au second tour de la présidentielle (en 2017 et en 2022), la percée inédite d'un groupe de 89 députés aux dernières législatives et une avance sans précédent aux européennes de juin, la dissolution de l'Assemblée le soir du 9 juin a offert au Rassemblement national la possibilité de devenir la première force politique du pays.

Deux semaines après le scrutin du 9 juin qui a fait entrer 30 eurodéputés RN au Parlement européen et un score du président RN, et tête de liste, Jordan Bardella, de 31,4%, Marine Le Pen augmente encore un peu plus le score, dans une configuration toutefois différente.

Future Assemblée bleu marine?

Au premier tour des législatives de 2022, le RN avait reçu 18,68 % des votes et les estimations lui créditaient entre 15 et 30 sièges – assez pour créer un groupe parlementaire, une première depuis 1986. Au second tour, il fait encore mieux que prévu et une vague RN imprévue déferle entre les travées de l'Assemblée nationale.

Mais cette avance au premier tour va-t-elle se traduire au second tour? Cela va dépendre des logiques de désistements lors des triangulaires, et de la mobilisation le dimanche 7 juin.

"Le parti de Marine Le Pen est devenu structurant de notre système politique", constate le politologue du Cevipof, Bruno Cautrès auprès de BFMTV.com. Les appels à voter contre se heurtent à la stratégie de dédiabolisation et de normalisation du parti entreprises par Le Pen fille. "Aujourd'hui, les électeurs sont capables de dire 'on a jamais essayé le RN au pouvoir', il faut leur donner leur chance", constate une membre clé du gouvernement de Gabriel Attal, désemparée.

Malgré une incertitude sur l'obtention ou non d'une majorité absolue dans l'hémicycle à l'issue du deuxième tour du 7 juillet prochain, Marine Le Pen peut d'ores et déjà se projeter à la tête d'un groupe particulièrement conséquent à l'Assemblée nationale. Et Jordan Bardella envisager de former un gouvernement.

Article original publié sur BFMTV.com

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