Résultats des législatives 2024 : la défaite de Macron illustrée par le sort de ces ministres et ex-ministres

Le sort de ces ministres et ex-ministres illustre la débacle de la Macronie (Macron ici le 30 juin au Touquet)
YARA NARDI / AFP Le sort de ces ministres et ex-ministres illustre la débacle de la Macronie (Macron ici le 30 juin au Touquet)

POLITIQUE - Coups sur coups. Trois semaines après la déroute des européennes, Emmanuel Macron et son camp ont subi une nouvelle défaite au premier tour des élections législatives anticipées, dimanche 30 juin. Le pari de la dissolution est donc raté pour le chef de l’État.

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Selon les résultats définitifs, la coalition des partis qui soutient le président de la République a recueilli tout juste 20 % à l’échelle nationale, loin derrière le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire. Écrasé par ces deux blocs dominants, le camp « central » revendiqué sera absent de nombreux seconds tours. Selon les estimations, il ne semble désormais pouvoir viser qu’une centaine de députés au soir du 7 juillet (contre 250 précédemment). Rude.

Dans ce contexte, le sort des têtes d’affiche de la Macronie illustre bien cette débâcle. Parmi les ministres (ou ex-ministres) candidats, rares effectivement sont ceux à tirer leur épingle du jeu et pouvoir espérer regagner l’Assemblée. Quand c’est le cas, ils peuvent remercier leur ancrage local ou leur circonscription favorable.

Beaune éliminé, des ministres se retirent

Du côté du camp présidentiel, la défaite la plus retentissante est sans doute à trouver du côté de Clément Beaune. Marcheur historique, conseiller d’Emmanuel Macron quand il était à Bercy sous François Hollande, puis à l’Élysée, ministre des Affaires européennes entre 2020 et 2022 puis ministre des Transports entre 2022 et 2024, le député sortant n’a pas fait le poids à Paris. Il est battu, dès le premier tour, par le premier adjoint d’Anne Hidalgo à la mairie, Emmanuel Grégoire, lequel récolte un peu plus de 50 % des voix.

Comme Clément Beaune, plusieurs figures du camp présidentiel ne seront pas au second tour, barrage oblige. C’est le cas par exemple des ministres Marie Guévenoux (Outre-mer) ou Sabrina Agresti-Roubache (Ville). Les deux sont arrivées en troisième position dimanche soir, respectivement en Essonne et à Marseille, et ont donc annoncé retirer leur candidature pour que les voix des électeurs macronistes se reportent sur le candidat capable de vaincre l’extrême droite. Et elles ne sont pas seules dans cette situation délicate.

La secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées Fadila Khattabi est elle aussi arrivée en troisième position dans sa circonscription en Côte-d’Or, derrière un candidat du NFP et un du RN. Même chose pour Dominique Faure en Haute-Garonne. Elles vont elles aussi devoir trancher : se désister, ou non.

Outre ces cas particuliers, les choses sont également complexes pour plusieurs ministres (ou ex), contraints à participer à des triangulaires, ou mis en ballottage plus ou moins défavorable après le premier tour. Très proche d’Emmanuel Marcon, Stanislas Guérini accuse ainsi un retard de 10 points sur la candidate du Nouveau Front populaire Léa Balage El Mariky à Paris. En Isère, l’ancien porte-parole du gouvernement Olivier Véran devoir cravacher pour rattraper son concurrent de gauche, 7 points devant lui.

Qui s’en sort à peu près ?

Dans ce contexte, plusieurs têtes d’affiche vont pouvoir compter sur le retrait d’un candidat pour espérer l’emporter le 7 juillet. L’ancienne cheffe du gouvernement Élisabeth Borne, par exemple, s’est qualifiée dans la 6e circonscription du Calvados mais derrière le candidat du Rassemblement national Nicolas Carbrix (36,26 %). En mesure de se maintenir, le représentant du NFP, Noé Gauchard, va se retirer.

Notons toutefois que plusieurs figures du camp présidentiel s’en sortent mieux. Quand c’est le cas, elles sont, pour la plupart d’entre elles bien identifiées dans leur circonscription ou bénéficient d’un électorat qui leur est favorable.

Le chef du gouvernement Gabriel Attal par exemple, est arrivé en tête du premier tour dans les Hauts-de-Seine, dans l’ouest de Paris. Même chose pour le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans le Nord, la présidente sortante de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet ou Aurore Bergé dans les Yvelines.

Le patron du parti présidentiel Stéphane Séjourné, par ailleurs ministre des Affaires étrangères et très proche d’Emmanuel Macron, réussit pour sa part son baptême du feu dans les Hauts-de-Seine. Pour sa première candidature aux législatives, il termine en tête du premier tour. Il faut dire, aussi, qu’il a été catapulté dans l’une des rares circonscriptions encore acquises au « bloc central. » À vaincre sans péril, on sauve les meubles.

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