Législatives 2024 : qu'est-ce qu'une triangulaire et comment ça fonctionne ?

Les résultats du premier tour des élections législatives semblent nous diriger vers plus de 200 triangulaires dans toute la France. Comment savoir si le candidat pour qui vous allez voter ira au second tour ? Combien de candidats affrontera-t-il ? On fait le point.

Manuel Bompard (Nouveau Front Populaire), Gabriel Attal (Ensemble!) et Jordan Bardella (Rassemblement national), représentants des trois blocs majoritairement représentés lors de ces triangulaires. (Photo Stefano RELLANDINI / AFP)
Manuel Bompard (Nouveau Front Populaire), Gabriel Attal (Ensemble!) et Jordan Bardella (Rassemblement national), représentants des trois blocs majoritairement représentés lors de ces triangulaires. (Photo Stefano RELLANDINI / AFP)

Ce sera à coup sûr le mot de ces prochaines heures. Dans un contexte politique où trois blocs se détachent, des dizaines, voire centaines de triangulaires pourraient avoir lieu au deuxième tour des élections législatives. Selon les premières projections, entre 285 et 315 triangulaires seraient attendues. Mais comment fonctionne ce système de sélection des élus ?

Le 30 juin 2024, les Français ont voté pour le premier tour des élections législatives, dans 577 circonscriptions réparties sur tout le territoire. De chacune de ces circonscriptions sortira un député qui ira siéger à l'Assemblée nationale.

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Mais pour être automatiquement élu et siéger directement à l’Assemblée, il ou elle devra recueillir à l’issue de ce premier scrutin la majorité absolue, c'est-à-dire plus de 50% des voix avec une participation d’au moins 25 %.

Si le candidat avec le plus de suffrages ne dépasse pas la barre des 50 %, il ira au second tour avec le second candidat ayant obtenu le plus de votes. Un seuil de maintien est défini, au-dessus duquel d’autres candidats sont autorisés à rejoindre eux aussi le second tour : il faut avoir dépassé les 12,5 % des voix. Attention, ce pourcentage est calculé sur le nombre d’électeurs inscrits sur les listes électorales, et pas le nombre de votants.

Dans les cas où trois candidats ont dépassé ce seuil de maintien, ils iront donc tous les trois au second tour des législatives, le 7 juillet 2024. On parle alors d’élection triangulaire. En cas de forte participation, où quatre candidats dépasseraient ce seuil de maintien des 12,5 %, on parle même de quadrangulaire.

Si une triangulaire a lieu, chaque candidat a le choix de se maintenir, mais il peut aussi décider (lui ou son parti) de se retirer au profit d’un de ses concurrents, afin de mieux faire barrage à un autre candidat. Plusieurs personnalités ont déjà commencé à donner des consignes.

Édouard Philippe, président du parti Horizons, a appelé les candidats Horizons arrivés troisièmes à se retirer pour éviter l'élection de députés RN ou LFI. Dans l'hypothèse de triangulaire dans laquelle le candidat du NFP arriverait en 3e position, Jean-Luc Mélenchon a lui annoncé que les candidatures seront retirées. Raphaël Glucksmann a également appelé à ce type de désistement pour faire barrage au Rassemblement national.

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C’est en 1997 que la France avait établi un précédent record de 79 triangulaires, lors des législatives sous Jacques Chirac. À l’inverse, en 2007 et 2017, les records ont été historiquement bas avec 1 seule triangulaire. Aux dernières élections législatives de 2022, juste après l’élection d’Emmanuel Macron, seules 8 circonscriptions ont affronté ce cas de figure avec trois candidats au second tour.

Ces dernières années, les triangulaires se raréfiaient, en raison de la forte abstention des Français. Le taux de participation aux dernières législatives a beaucoup baissé : 49% en 2017 et 47% en 2022.