Jugé pour "dénonciation calomnieuse", Jonathann Daval parle de "déni", le procureur demande la relaxe

Tous espèrent qu'il s'agira du dernier procès. Jonathann Daval était confronté ce mercredi 10 avril à son ancienne belle-famille qui le poursuivait pour "dénonciation calomnieuse" en raison des accusations qu'il avait prononcées lors de l'instruction sur le meurtre de sa femme en 2018. Un mensonge qu'il a reconnu une nouvelle fois devant le tribunal correctionnel de Besançon ce mercredi.

D'emblée, il a présenté ses excuses: "Je tiens à m'excuser pour tout le mal que je leur ai fait."

Une situation de "déni"

Face à la cour, Jonathann Daval, protégé par un gilet pare-balles dans le cadre du protocole des escortes renforcées, est revenu sur ce 4 juillet 2018 où il a accusé Grégory Gay, son ex-beau-frère, d'être à l'origine de la mort d'Alexia Fouillot et les autres membres de la famille d'avoir monté un "complot" visant à la protéger.

À cette époque, l'ex-informaticien est mis en examen depuis six mois et a reconnu avoir tué de manière accidentelle sa femme.

"On m'a dit: 'Tu n'as pas pu faire tout seul, ce n'est pas toi'. Alors j'ai voulu faire plaisir à ces personnes. Je suis tombé dans le déni et quand on est dans cette situation, qu'est-ce qu'on cherche à faire? On cherche à tout prix à sortir", s'est-il expliqué.

Depuis, Jonathann Daval est revenu sur ces accusations, d'abord en décembre 2018, puis lors de son procès en 2020 devant la cour d'assises de Haute-Saône qui l'a condamné à 25 ans de réclusion criminelle. "En prison, je travaille et j'ai commencé à rembourser les indemnisations que je dois à la famille", a-t-il précisé, faisant référence aux dommages et intérêts.

La relaxe requise

Au cour d'une audience express, Grégory Gay a exprimé la souffrance qu'il a subi après ces accusations. "Je voudrais rappeler l'horreur que nous avons vécue", a-t-il dit en se tournant vers Jonathann Daval. "On s'est aperçu qu'il y avait une volonté de nuire, il a envoyé beaucoup de monde dans son délire et ça aurait pu avoir des conséquences plus dramatiques pour nous. J'ai reçu des menaces, ça a provoqué beaucoup de tensions et de stress, ça continue aujourd'hui. C'est pour ça que j'ai voulu continuer cette plainte, pour que ça ne reste pas impuni."

"Sur le plan moral, Jonathann Daval est condamnable", a soutenu le procureur de la République de Besançon. Mais le magistrat retient que tout accusé à le droit de mentir pour se défendre. "Même si c’est moralement choquant, sur un plan juridique il me semble difficile de considérer que cette infraction est constituée." Le procureur Étienne Manteaux a requis la relaxe.

"Il est temps de refermer la page et de clôturer définitivement le dossier Daval. Je suis convaincu que les plaintes et les procès ne peuvent que raviver la douleur."

La décision sera rendue le 24 mai.

Article original publié sur BFMTV.com