« Envoyé spécial » : interrogé sur la séquence raciste, Nicolas Bay répond « racisme anti-blanc »

Nicolas Bay, eurodéputé Reconquête, sur le plateau de franceinfo samedi 22 juin.
Capture franceinfo Nicolas Bay, eurodéputé Reconquête, sur le plateau de franceinfo samedi 22 juin.

POLITIQUE - Trois minutes de haine raciste, mais Nicolas Bay regarde ailleurs. Invité ce samedi 22 juin sur le plateau de franceinfo, l’eurodéputé Reconquête a été interrogé sur la séquence filmée par Envoyé spécial et montrant Divine Kinkela, une aide-soignante noire, subir les injures racistes de ses voisins pro-RN à Montargis. Les images, qui ont indigné la gauche et provoqué l’ouverture d’une enquête, n’appellent à aucune analyse politique pour l’ancien vice-président du Rassemblement national.

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« De manière générale, les Français ne sont pas racistes du tout », a ainsi affirmé Nicolas Bay, qui ne perçoit « aucun lien » entre ces insultes et la politique. « Il y a des gens qui se comportent mal, et qui font de la provocation, ça peut exister », a poursuivi l’élu d’extrême droite, jugeant « absurde » de faire un quelconque lien entre cette séquence et le Rassemblement national. Ce qui ne l’empêche pas, pourtant, de tirer une conclusion sans le moindre rapport avec les images tournées par France 2.

« La vérité, c’est qu’en France, le seul vrai racisme qui se développe depuis des années, c’est le racisme anti-français, c’est le racisme anti-blanc », a-t-il osé, offrant à ses dépens un bel amalgame entre nationalité et couleur de peau.

Appartenant à un camp qui a érigé la récupération politique de faits divers en discipline olympique, Nicolas Bay appelle à ne pas surinterpréter les actes racistes commis dans le pays et assure qu’il n’y a pas plus de racisme au Rassemblement national qu’ailleurs. Et d’insister : « le racisme qu’on voit se développer partout dans le pays, et qui conduit à des meurtres, c’est le racisme anti-blanc ».

Pour étayer sa démonstration, Nicolas Bay cite le cas du jeune Thomas, tué à Crépol à l’automne. Une tragédie qui relève selon lui du « racisme anti-blanc assumé ». Pourtant, les enquêteurs sont rapidement arrivés à la conclusion que les événements ayant conduit à cette rixe meurtrière étaient bien plus complexes que l’explication mise en avant par l’extrême droite. Raison pour laquelle le procureur de la République n’a d’ailleurs pas retenu le motif raciste, expliquant que les éléments recueillis n’étaient « ni suffisants, ni déterminants juridiquement » pour considérer cette circonstance aggravante.

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