« Envoyé spécial » : la gauche indignée face à ces images montrant le « racisme décomplexé » subi par une femme

RACISME - Une séquence surréaliste qui donne des angoisses. Le programme Envoyé spécial a partagé sur son compte X un extrait de son émission intitulée « Législatives, un choix crucial », diffusée sur France 2 jeudi 20 juin. On y découvre Divine Kinkela, une aide-soignante noire qui dit subir les attaques racistes de ses voisins pro RN depuis la campagne pour les élections européennes et la large victoire de l’extrême droite.

« C’est comme si les élections avaient libéré la parole », explique-t-elle au journaliste en montrant la façade de son voisin, drapeau français et affiche de soutien à Marine Le Pen et Jordan Bardella, ostensiblement dirigée vers sa terrasse à elle. « Bonobo », « rentre chez toi », « à la niche »… Voilà les insultes qu’elle reçoit tous les jours de leur part.

Alors que les élections législatives anticipées approchent, cette montée de l’extrême droite en France signe, selon elle, pour les racistes, « une autorisation, une porte ouverte à dire aux immigrés “vous n’êtes pas les bienvenus, vous n’êtes pas chez vous, on va vous foutre à la porte” ». Elle dit recevoir de la part de ses voisins des agressions verbales et des cris de singe.

« On est chez nous, on fait ce qu’on veut »

Des faits constatés en direct alors que l’équipe d’Envoyé spécial est allée à la rencontre de son voisin. Didier est un ancien plombier qui s’est installé dans ce quartier après une vie en HLM dans la banlieue parisienne. Au micro de l’émission, il assure que « ceux qui ne respectent pas la France » sont les « Mustapha ». Comment le sait-il ? « Je le vois à la télé, je ne suis quand même pas con », argue-t-il.

Quand il voit sa voisine, sous l’œil des caméras, il explique ne plus lui dire bonjour. « Avant oui, mais maintenant c’est fini », dit-il. Puis arrive une femme, que l’on suppose être l’épouse de Didier, le visage flouté. Elle va alors faire preuve d’un racisme totalement décomplexé envers Divine.

« Te voilà encore toi ? », lance-t-elle pleine de hargne. « On t’a invitée ? Non, tu dégages », dit-elle à sa voisine qui se tient à distance sur le trottoir. « J’ai quitté les HLM à cause de gens comme toi, on est entourés de gens comme ça. On est chez nous, on fait ce qu’on veut. On est en France, on fait ce qu’on veut en France, tu l’apprendras si tu ne le sais pas », débite-t-elle sur le même ton avant de pointer du doigt la coiffure de sa voisine, des tresses. « Regarde ces trucs dégueulasses qu’elle a dans les cheveux », crache la femme. Elle s’en prend également au caméraman de l’émission en tente de le faire arrêter de filmer et le menace d’appeler la police.

Pour rappel, en France, selon la loi, une injure publique raciste est passible d’un an de prison et  45 000 € d’amende.

Un « racisme ordinaire encouragé par la montée du RN »

Sur Twitter, cette séquence a ulcéré la gauche qui dénonce un « racisme ordinaire encouragé par la montée du RN ».

« Le racisme décomplexé et renforcé par le score du Rassemblement national », alerte Éric Coquerel qui appelle à un « sursaut et une mobilisation générale les 30 juin et 7 juillet prochains ».

« Le Rassemblement national, ce sera cela, la violence du racisme généralisé ! Mais les médias et la macronie s’en fichent et tournent en boucle sur les accusations bidons d’antisémitisme, contre la gauche ! Si l’extrême droite gagne et brise des millions de vies, vous serez responsables », prévient le candidat du Nouveau Front populaire Aurélien Taché.

« Le racisme n’est pas une opinion : c’est un délit. C’est Divine qui peut appeler la police, pas la délinquante qui l’insulte », rappelle le candidat Nouveau Front populaire Antoine Léaument.

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