"Va à la niche": Dupond-Moretti demande un rapport "en vue de la suspension" d'une fonctionnaire du tribunal de Montargis

Des propos qui font réagir. Après un reportage d'Envoyé Spécial dans lequel une aide-soignante noire est prise à partie par ses voisins, Éric Dupond-Moretti a annoncé ce samedi 22 juin sur X (anciennement Twitter) avoir "demandé aux chefs de la cour d’appel d’Orléans un rapport immédiat en vue de la suspension à titre conservatoire de la fonctionnaire du tribunal de Montargis pour ses propos absolument inadmissibles tenus dans cette vidéo".

Dans ce reportage diffusé jeudi soir sur France 2 à propos de la campagne des législatives à Montargis, dans le Loiret, un couple blanc de sympathisants Rassemblement national (RN) invectivent leur voisine, une aide-soignante noire, qui assure être victime régulièrement d'agressions verbales et de cris de singe.

Des propos racistes

Vendredi, le parquet de Montargis avait fait savoir qu'il se saisissait de ces paroles "discriminatoires", tout en précisant qu'"une des personnes susceptibles d'être mises en cause (appartient) au tribunal de Montargis". Le parquet a donc demandé le dépaysement de cette affaire auprès d'une autre juridiction.

"La haine n’aura jamais sa place dans nos tribunaux", a assuré le garde des Sceaux

Dans l'extrait de l'émission, Divine Kinkela, qui dit vivre en France depuis 30 ans, subit des injures de la part du couple habitant la maison voisine. L'homme, interrogé alors qu'il vient de suivre le président du RN Jordan Bardella lors d'un déplacement dans une ferme, accuse "les Mustapha, les tout ce que vous voulez" de "ne pas respecter les coutumes de la France".

Puis sa compagne, dont le visage est flouté, prend à partie l'aide-soignante qui sort de chez elle. "Te voilà encore toi? On t'a invitée? Non! Tu dégages! J'ai quitté les HLM à cause de gens comme toi", lance-t-elle. "On fait ce qu'on veut, on est chez nous. Va à la niche!"

Les paroles et propos constatés peuvent "revêtir les qualifications pénales d'injures publiques et non publiques à caractère racial, provocation publique à la discrimination et violence sans incapacité à caractère racial", selon le parquet de Montargis. La peine encourue pour ces délits et contraventions est de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.

Article original publié sur BFMTV.com