Nouvelle-Calédonie : Christian Tein, le leader du CCAT, sera incarcéré dans l’Hexagone

Christian Tein, le leader des indépendantistes du CCAT sera incarcéré dans l’Hexagone.
DELPHINE MAYEUR / AFP Christian Tein, le leader des indépendantistes du CCAT sera incarcéré dans l’Hexagone.

NOUVELLE-CALÉDONIE - Il avait été arrêté lors d’un coup de filet il y a trois jours. Christian Tein, le chef du mouvement indépendantiste soupçonné par les autorités d’avoir orchestré les émeutes en Nouvelle-Calédonie, va être placé en détention provisoire en métropole, a indiqué ce samedi 22 juin son avocat après sa mise en examen à Nouméa.

Le procureur Yves Dupas a confirmé à l’AFP des « affectations en métropole », sans plus de précision à l’issue de ces comparutions à huis clos devant un juge des libertés et de la détention (JLD).

Ces « affectations » concernent donc Christian Tein, considéré comme le dirigeant de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), qui doit être incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin) selon son conseil, Me Pierre Ortent, qui a fait part de sa « stupeur ». « Personne ne détenait l’information au préalable que la destination serait la métropole. Ce sont des procédures parfaitement exceptionnelles par rapport au territoire », a-t-il insisté, ajoutant ne « pas avoir d’informations quant à la date exacte du transfert » en métropole.

Une autre mise en cause, Brenda Wanabo, chargée de la communication de la CCAT, doit être placée en détention à Dijon, selon son avocat, Me Thomas Gruet, qui s’est dit « extrêmement choqué et abasourdi ».

Mère de trois enfants, dont le plus jeune a 4 ans, cette militante « qui n’a jamais appelé à la violence », va être séparée de sa famille et est « anéantie », a-t-il souligné. Pour Me Gruet, « toutes les erreurs dans la gestion de la crise ont été commises de la part de l’institution judiciaire », qui a « répondu à des considérations uniquement politiques ».

La CCAT qualifiée d’« organisation mafieuse » par Gérald Darmanin

Quant à Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan, elle doit être incarcérée à Riom, près de Clermont-Ferrand, selon son avocate, Me Christelle Affoué, qui dénonce « une décision parfaitement choquante et éprouvante ».

« S’il s’agissait d’en faire des martyrs de la cause indépendantiste, on ne s’y prendrait pas autrement », a commenté Me Stéphane Bonomo, avocat d’un autre mis en cause, Gilles Joredie.

Joël Tjibaou, un des fils de Jean-Marie Tjibaou, président du FLNKS assassiné en 1989, sera lui fixé sur son sort mardi au plus tard, a indiqué son avocate Me Claire Ghiani. En attendant, il a été placé en détention à Nouméa.

Mercredi, Christian Tein et dix autres personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête visant « les commanditaires présumés des exactions commises (...) à compter du 12 mai 2024 » dans l’archipel, avait indiqué Yves Dupas.

L’enquête vise notamment des faits d’association de malfaiteurs, vols avec armes en bande organisée, complicité par instigation de meurtres ou tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique, avait-il précisé.

Depuis les premières violences le 13 mai, la CCAT est soupçonnée par les autorités d’être l’instigatrice des violences. Elle a été qualifiée d’« organisation mafieuse » par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. Le collectif indépendantiste a toujours démenti être à l’origine des troubles.

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