Jonathann Daval jugé pour dénonciation calomnieuse: sa mère assure que son fils "va assumer"

Jonathann Daval, qui purge une peine de 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017, est jugé à partir de ce mercredi 10 avril pour dénonciation calomnieuse, à l'encontre de son ancienne belle-famille.

Le principal plaignant, Grégory Gay, le beau-frère d'Alexia Daval, avait été accusé par Jonathann Daval pendant l'instruction en 2018 d'avoir assassiné Alexia dans le cadre d'un complot familial.

Sur BFMTV ce mercredi, la mère du mis en cause assure que son fils lui a dit qu'il allait "assumer" devant le tribunal. Elle ajoute qu'elle a récemment vu Jonathann Daval et qu'il "était bien" et qu'il "a envie de venir".

"Je ne pouvais pas admettre que c’était lui"

Selon Martine Henry, son fils a accusé à tort Grégory Gay "en partie à cause (d'elle)". "Je ne pouvais pas admettre que c'était lui, c'est en partie de ma faute s'il a accusé (la belle-famille)", affirme-t-elle.

"Quelque part, c'était pour me protéger", soutient-elle.

Martine Henry dit "ne pas appréhender le procès" et attend de voir "ce que le procès va nous donner". "Il va falloir qu'au bout d’un moment ça s’arrête", ajoute-t-elle.

"Dire la vérité"

Invité de BFMTV, l'avocat de Jonathann Daval affirme que son client "est libre de ses propos" lors de ce procès. "Tout ce qu'on lui demande c'est de dire la vérité, d'expliquer comment le mensonge s'est construit, de quelle façon il l'a élaboré et pourquoi", détaille Me Randall Schwerdorffer.

"Il s'est excusé plusieurs fois auprès de la famille d’Alexia et de Grégory Gay", ajoute l'avocat.

Ce dernier déplore que le procès qui s'ouvre ce mercredi ne serve "qu'à s'excuser de nouveau et d'expliquer l'élaboration de ce mensonge". "Il n'y a rien de plus", affirme Me Randall Schwerdorffer.

60.000 euros de dommages et intérêts

Grégory Gay avait été accusé par Jonathann Daval pendant l'instruction en 2018 d'avoir assassiné Alexia, dans le cadre d'un complot familial. Jonathann Daval, qui avait reconnu être l'auteur du meurtre, s'était rétracté lors d'une audition le 27 juin 2018.

Il avait alors affirmé que son beau-frère avait étranglé Alexia, en tentant de la maîtriser lors d'une crise d'hystérie, et que la famille avait passé "un pacte secret pour étouffer l'affaire".

Six mois plus tard, il avait finalement reconnu avoir menti lors d'une confrontation émouvante: sa belle-mère Isabelle Fouillot avait obtenu de nouveaux aveux en lui montrant une photo du chat du couple, Happy. "Si tu veux qu'on te pardonne, il faut qu'on comprenne", lui avait-elle dit.

Grégory Gay avait déposé une plainte pour "dénonciations calomnieuses" dès 2018, mais le parquet l'avait classée sans suite, d'où cette citation à comparaître directement devant le tribunal.

Le prévenu encourt cinq ans de prison, une peine qui serait confondue avec sa condamnation pour meurtre. Sa belle-famille demande 60.000 euros de dommages et intérêts, dont 30.000 euros pour Grégory Gay, 10.000 euros pour la sœur d'Alexia et 10.000 euros pour chacun des parents.

Article original publié sur BFMTV.com