Aux JO 2024, les athlètes françaises ne pourront pas porter le voile même si le CIO dit oui

La ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra a rappelé l’« attachement à un régime de laïcité stricte » du gouvernement.

VOILE - « Les représentants de nos délégations, dans nos équipes de France, ne porteront pas le voile », a confirmé Amélie Oudéa-Castéra au sujet des Jeux Olympiques 2024 qui auront lieu à Paris cet été. Invitée de l’émission « Dimanche en politique », sur France 3 ce 24 septembre, la ministre des Sports a sans surprise rappelé la position du gouvernement français sur ce sujet.

« Pour ce qui est de la position française sur le sujet, je crois que nous avons à la faveur de la décision récente du Conseil d’État exprimé de manière très claire, avec la première ministre, notre attachement à un régime de laïcité stricte, appliquée strictement dans le champs du sport. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire l’interdiction de toute forme de prosélytisme, ça veut dire la neutralité absolue du service public, donc que les représentants de nos délégations, dans nos équipes de France, ne porteront pas le voile », a-t-elle indiqué.

Elle fait référence à la décision en juin dernier du Conseil d’État de rejeter un recours déposé par les « Hijabeuses » contre la Fédération française de football (FFF), qui interdit le port du voile pour ses joueuses. « Les fédérations sportives, chargées d’assurer le bon fonctionnement du service public dont la gestion leur est confiée, peuvent imposer à leurs joueurs une obligation de neutralité des tenues lors des compétitions et manifestations sportives afin de garantir le bon déroulement des matchs et prévenir tout affrontement ou confrontation », statuait alors le Conseil d’État dans un communiqué.

Une hétérogénéité entre les sports

La position du gouvernement français n’est en revanche pas celle du Comité International Olympique (CIO). Le CIO « est sur une logique qui consiste à appréhender le port du voile non pas comme un facteur cultuel mais comme un facteur culturel, a reconnu la ministre. Il s’appuie sur les dispositions des fédérations internationales, qui ne sont pas du tout toutes les mêmes en la matière. Donc il y aura une hétérogénéité entre les sports. »

La Fédération internationale de football association (Fifa) a retiré son interdiction du port du voile en 2014, une disposition initialement prise pour la sécurité des joueuses. La Marocaine Nouhaila Benzina est ainsi devenue le 30 juillet dernier la première joueuse de football voilée à disputer un match de Coupe du monde féminine, contre la Corée du Sud.

Le port du voile s’est répandu au niveau international dans de nombreux sports, comme le tennis, le rugby, le handball, le basket. En France, les positions varient selon les fédérations. Il est par exemple interdit par la Fédération française de basketball (FFBB), autorisé par la Fédération française de rugby seulement « s’il ne constitue pas un danger pour celle qui le porte ou les autres joueuses ». En handball, le hijab est autorisé, à condition qu’il soit de sport. Dans d’autres fédérations, les joueuses peuvent porter le foulard sans restriction, comme en tennis.

Pour ce qui est du sport amateur, la ministre souhaite que l’on « puisse leur laisser la capacité à exprimer leurs convictions dans une mesure qui doit être contenue. Et notamment pour le football, nous avons posé ce principe : qu’il ne pouvait pas y avoir de port du voile le temps des compétitions pendant les matchs. »

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