En Italie, Meloni et Salvini s’enlacent et créent la suprise au Parlement en plein épisode de tension

Giorgia Meloni et Matteo Salvini, ici en mars 2023, sont divisés sur plusieurs sujets mais ont joué leur unité au Parlement le 20 mars 2024.
TIZIANA FABI / AFP Giorgia Meloni et Matteo Salvini, ici en mars 2023, sont divisés sur plusieurs sujets mais ont joué leur unité au Parlement le 20 mars 2024.

INTERNATIONAL - Enterrer la hache de guerre, du moins en apparence. La Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni et son ministre des Transports Matteo Salvini se sont enlacés ce mercredi 20 mars lors de leurs retrouvailles au Parlement, alors que l’exécutif cumule les épisodes de tension.

L’embrassade s’est déroulée en présence des députés italiens, qui se sont même moqués. « N’exagérez pas dans vos effusions à la Chambre », a lancé le député Mauro Del Barba du parti Italia Viva (centre gauche), raconte le quotidien Corriera della Sera. « Un bisou, un bisou ! », a lâché Davide Faraone, du même parti.

Il faut dire que la veille, l’absence de Matteo Salvini, également vice-Premier ministre, n’était pas passée inaperçue au Sénat. Giorgia Meloni devait y prendre la parole en vue du prochain Conseil européen. Officiellement, Matteo Salvini était déjà engagé ailleurs, rapporte la chaîne La7.

Dissonances sur Poutine

L’excuse était bien trouvée, alors que les tensions se sont exacerbées ces dernières semaines entre la cheffe du gouvernement du parti Fratelli d’Italie et son allié d’extrême droite de la Ligue du Nord. Sujet principal de discorde : la guerre en Ukraine. Meloni soutient Kiev, tandis que Salvini est un admirateur de Vladimir Poutine.

Les tensions se sont cristallisées avec les propos de Matteo Salvini sur la réélection du président russe dimanche. Alors que le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a déclaré sur X que l’élection en Russie n’avait été « ni libre ni régulière », Matteo Salvini a martelé lundi : « Un peuple qui vote a toujours raison. » Un peu plus tard, le ministre a alors répliqué : « La politique étrangère, c’est le ministre des Affaires étrangères qui la fixe. »

Ce mercredi, l’exécutif a donc voulu montrer un front uni. Assis à côté à la Chambre des députés, Meloni, Tajani et Salvini sont salués, embrassés, souris et ont échangé quelques mots. Lors de son discours, la Premier ministre a ensuite affirmé qu’il n’existait aucune tension au sein du gouvernement. Les prochains jours montreront si c’est réellement le cas.

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