Immigration, intégration : plaidoyer pour une voie d’apaisement

Activiste et connaisseur des questions d’immigration, d’intégration et d’Islam, le président du club 21è siècle Hakim El Karoui tente de nuancer des perceptions pas tout à fait justes.   - Credit:FACELLY/SIPA / SIPA / FACELLY/SIPA
Activiste et connaisseur des questions d’immigration, d’intégration et d’Islam, le président du club 21è siècle Hakim El Karoui tente de nuancer des perceptions pas tout à fait justes. - Credit:FACELLY/SIPA / SIPA / FACELLY/SIPA

À quelques jours du premier tour des élections législatives anticipées, le 30 juin, l'essayiste Hakim El Karoui dresse un sombre réquisitoire des occasions manquées sur les questions d'immigration, d'intégration et d'islam dans le débat politique français. Il plaide des perceptions plus nuancées de ces questions.

Le Point : Il y a un éléphant dans le salon politique français, les « Français maghrébins » ?

Hakim El Karoui : Les Franco-Maghrébins sont au cœur de l'élection, mais on ne le dit pas, on le suggère sans jamais les nommer. Nous sommes dans une campagne très courte où l'on parle pouvoir d'achat. Les trois forces en présence font des propositions très démagogiques, où rares sont ceux qui parlent d'immigration, d'islam, de quartiers. Et personne ne parle d'intégration.

Quand on regarde son programme, on voit que le Front national (FN), j'ai du mal à dire le « Rassemblement national », a pourtant trois options pour les Maghrébins : on va en mettre le maximum dehors (via l'exécution des obligations à quitter le territoire français (OQTF) ; on va en mettre le maximum en prison (les délinquants) et ceux qui pourront rester on leur demandera de se taire et d'être invisibles.

Cette vision primaire est quasiment devenue consensuelle dans le débat public. Il n'y a aucune réflexion sur les besoins économiques en immigration, sur l'échec de l'intégration, on ne parle de l'islam que pour tout amalgamer à l'islamisme et demander sa disparition. Et jamais l'idée qu'a [...] Lire la suite