Haut-Karabakh: le Kremlin annonce le début du retrait de ses soldats de "maintien de la paix"

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a annoncé ce mercredi 17 avril que le retrait des soldats de "maintien de la paix" russes au Haut-Karabakh avait commencé, selon l'agence de presse russe RIA Novosti. Une information confirmant celles établies par les médias azerbaïdjanais.

Ce retrait survient sept mois après la reconquête par l'Azerbaïdjan de cette enclave contrôlée pendant trois décennies par des séparatistes arméniens.

Les militaires russes étaient déployés dans le Haut-Karabakh depuis l'automne 2020, lorsqu'une guerre de six semaines avait opposé Bakou aux séparatistes soutenus par l'Arménie pour le contrôle de ce territoire du Caucase faisant 6.500 morts.

Cette guerre s'était soldée par une lourde défaite des forces arméniennes, qui avaient dû céder d'importants territoires. La Russie avait alors déployé une force de maintien de la paix composée de 2.000 soldats pour faire respecter les termes du cessez-le-feu et le retrait des troupes séparatistes.

En septembre 2023, l'Azerbaïdjan a mené une nouvelle offensive éclair et s'est emparé de l'ensemble du Haut-Karabakh, sans que les forces russes n'interviennent, mettant fin à trois décennies de conflit pour le contrôle de l'enclave.

Fuite massive de la population arménienne

L'Arménie avait alors vivement dénoncé l'inaction de son allié russe, longtemps considéré comme l'arbitre traditionnel dans le Caucase, et s'est depuis rapprochée des Occidentaux. Depuis, les États-Unis, l'Union européenne et la Russie ont tenté de jouer les médiateurs pour la signature d'un traité de paix réglant les disputes territoriales entre Bakou et Erevan, mais les pourparlers ne montrent guère d'avancées concrètes.

Bakou revendique huit villages détenus par l'Arménie et réclame la création d'un couloir terrestre à travers la région arménienne de Siounik (Sud) afin de relier l'Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan, puis à la Turquie, son allié.

De son côté, Erevan demande l'enclave d'Artsvashen (Bashkend en azéri), située en territoire azerbaïdjanais et contrôlée par Bakou depuis les années 1990, ainsi que les zones conquises par l'Azerbaïdjan au cours des trois dernières années et qui se trouvent à l'intérieur des frontières arméniennes.

Depuis cette reconquête complète, la quasi-totalité de la population arménienne de la région (plus de 100.000 personnes) a fui vers l'Arménie.

Le Haut-Karabakh, à la population majoritairement arménienne autoproclamé depuis 1991, était revendiqué par l'Azerbaïdjan depuis que l'Union soviétique lui en a fait cadeau en 1921.

Article original publié sur BFMTV.com