Guerre en Ukraine : Marine Le Pen invoque la Constitution pour justifier la stratégie du RN dans le conflit
POLITIQUE - Couvre-chef partagé. Dans un entretien au Télégramme publié ce mercredi 26 juin au soir, la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen a dessiné les contours d’une cohabitation entre Emmanuel Macron et Jordan Bardella s’il est élu lors des législatives qui débutent le 30 juin.
« Chef des armées, pour le président (de la République), c’est un titre honorifique puisque c’est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse », a d’abord estimé Marine Le Pen, se référant à l’article 20 de la Constitution qui prévoit que le gouvernement « détermine et conduit la politique de la Nation. Il dispose de l’administration et de la force armée. »
Articles 15 et 21
L’article 15 de la Consitution dit aussi que « le président de la République est le chef des armées », et l’article 21 précise que « le Premier ministre dirige l’action du gouvernement. Il est responsable de la défense nationale ». Le site gouvernemental Vie publique précise également que le président de la République « ne peut pas » déclarer la guerre sans l’accord du Parlement.
Sans remettre en cause le domaine réservé du président de la République, en matière d’envoi de troupes à l’étranger, le Premier ministre a, par le contrôle budgétaire, le moyen de s’y opposer. Jordan Bardella était donc fondé à rappeler qu’il est opposé à l’envoi de militaires…
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 27, 2024
Une fois sa lecture de la Constitution livrée, celle qui affiche une confiance absolue en Jordan Bardella a indiqué que le président du RN a posé « des lignes rouges » à Emmanuel Macron sur la guerre en l’Ukraine. Sans vouloir « lui chercher querelle », « le président ne pourra pas envoyer de troupes en Ukraine », a-t-elle encore affirmé dans cet entretien au quotidien breton.
Une « rupture du tabou »
Emmanuel Macron avait ouvert le débat sur l’envoi en Ukraine de soldats occidentaux en février, en refusant d’exclure l’option.
Il avait d’abord été fraîchement accueilli avant de voir des alliés - République tchèque, Pologne, États baltes notamment - le rejoindre. Certains observateurs considéraient que la question n’était plus de savoir si, mais quand, des soldats européens seront déployés, saluant une « rupture du tabou » et plaidant pour maintenir « l’ambiguïté stratégique » qui consiste à cacher à son ennemi ce que l’on n’est pas prêt à faire.
Lors d’une présentation à Paris de son programme dans le cadre des élections législatives, Jordan Bardella avait indiqué lundi qu’il faisait au contraire de « l’envoi de troupes (françaises) au sol ukrainien » une « ligne rouge très claire ». « Je n’entends pas créer les conditions ou mettre en œuvre » un tel projet, avait-il ajouté, faisant valoir qu’il s’agissait de « (sa) position » et « celle de (son) mouvement » politique.
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