Comment les rivières vont couler en 2100

Le projet Explorer 2 combine les scénarios climatiques de hausse des températures avec les données hydrographiques du territoire français pour simuler l’évolution des rivières et nappes phréatiques au cours du 21e siècle. Un travail scientifique que s’approprient déjà les gestionnaires des bassins versants.

Les scénarios du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sont désormais bien connus. Les principaux simulent les climats attendus à la fin du siècle si la hausse des températures n’excède pas 1,5°C, atteint les 3°C ou excède les 4°C. "Le projet Explore 2 a consisté à marier ces scénarios avec les simulations hydrologiques, c’est-à-dire les évolutions des précipitations selon les saisons, des besoins des plantes et de leur évapotranspiration sous un climat plus chaud appliqués aux configurations géologiques du territoire français", expose Éric Sauquet, copilote scientifique d’Explorer 2 et chercheur à l’Institut national de recherche sur l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

C’est la première fois que l’on relie l’évolution climatique et ses effets sur le chevelu des ruisseaux, rivières et fleuves et sur les nappes souterraines. Les conclusions - provisoires - de ce travail ont été présentées lors d’un colloque de restitution qui a eu lieu le 28 juin à Paris-La Défense.

Sans surprise, ce travail montre une nouvelle fois que les changements climatiques seront d’autant plus sévères que les émissions de gaz à effet de serre seront importantes. C’est le message clé de toujours du Giec : le pire n’est pas certain si l’ensemble de l’humanité s’entend pour résoudre drastiquement l’utilisation des énergies fossiles et atteint le "zéro carbone" le plus tôt possible dans le siècle. Les chercheurs ont donc développé quatre "narratifs", c’est-à-dire des trajectoires possibles selon l’efficacité de l’action des humains à lutter contre la hausse des températures.

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