Guerre Israël - Hamas : Ce que l’on sait de la mort d’un adolescent israélien en Cisjordanie

Voiture carbonisée après un raid israélien fin mars dans le camp de réfugiés deJénine en Cisjordanie, au cours duquel 3 Palestiniens ont été tués par balle.
Nasser Ishtayeh / SOPA Images / Nasser Ishtayeh / SOPA Images vi Voiture carbonisée après un raid israélien fin mars dans le camp de réfugiés deJénine en Cisjordanie, au cours duquel 3 Palestiniens ont été tués par balle.

INTERNATIONAL - « Un crime odieux. » Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réagi avec rage ce samedi 13 avril, après la découverte en Cisjordanie occupée du corps d’un adolescent israélien porté disparu la veille. Tsahal assure que le jeune homme, Benjamin Achimeir, a été « assassiné » par des « terroristes ».

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Ce décès survient dans un contexte où le gouvernement de Benjamin Netanyahu cherche à étendre ses colonies dans ce territoire occupé depuis 1967, tandis que les violences infligées par les colons israéliens augmentent depuis le début de la guerre à Gaza.

• Que sait-on des circonstances de ce décès ?

Benjamin Achimeir est un jeune berger de 14 ans. Il a disparu vendredi alors qu’il faisait paître ses moutons à proximité d’une colonie illégale israélienne, Malachei HaShalom, dans la région de Ramallah, selon sa famille. Il se trouvait alors à quelque 500 mètres de fermes appartenant à des colons israéliens.

L’armée israélienne affirme qu’il ne s’agit pas d’une mort accidentelle. « Benjamin Achimeir a été assassiné dans une attaque terroriste », ont indiqué l’armée, la police et le service du renseignement intérieur Shin Beth, dans un communiqué.

• Recherches colossales

Le troupeau étant revenu sans son berger, des moyens de recherches colossaux ont été déployés dès vendredi : des forces spéciales, des moyens aériens et des équipes cynophiles ont ratissé pendant plusieurs heures les environs de Malachei HaShalom.

Des barrages routiers ont aussi été dressés et des centaines de soldats et de civils ont parcouru à pied collines et champs.

Le corps du garçon a finalement été localisé samedi à la mi-journée non loin de ses pâtures et des fermes de Malachei HaShalom.

• La colère de Benjamin Netanyahu

Cette découverte a provoqué l’ire d’Israël. Les forces de sécurité de l’État hébreu sont engagées « dans la poursuite intensive des assassins méprisables et de tous ceux qui ont collaboré avec eux », a indiqué Benjamin Netanyahu dans une déclaration transmise à l’AFP.

Le chef du gouvernement a aussi appelé « tous les citoyens israéliens à permettre aux forces de sécurité de faire le travail sans entrave », sans directement évoquer les colons armés qui depuis 24 heures attaquent les villages palestiniens de la région. Pour preuve, s’il a mis en garde contre tout « acte de vengeance », le ministre de la défense Yoav Gallant n’a aucunement condamné les violences. Ce qu’a fait le chef de l’opposition israélienne, Yair Lapid, fustigeant « les violences des colons », qualifiées de « violation dangereuse de la loi ».

Attaques des villages palestiniens

Ces attaques se poursuivaient samedi, un journaliste de l’AFP sur place témoignant de tirs et de jets de pierre visant les localités et les véhicules circulant dans la zone. Elles ont fait au moins un mort et une trentaine de blessés, dont de nombreux par balles, depuis vendredi, selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.

Les assaillants, des Israéliens, ont tiré à balles réelles et incendié des dizaines de maisons et de véhicules tandis que les habitants répliquaient par des jets de pierre. L’agence de presse palestinienne Wafa a par ailleurs indiqué samedi que cinq Palestiniens avaient été blessés dans le village d’Abou Falah, près de Ramallah, dans une attaque de colons. À noter qu’au fur et à mesure de la journée de samedi, les violences se sont étendues à d’autres zones, notamment autour d’Hébron et de Naplouse.

Au total, une dizaine de villages étaient assiégés par l’armée et attaqués par des centaines de colons, faisant plusieurs blessés, dont un touché à la tête par un tir, selon les autorités et les médias palestiniens. « Des dizaines de colons attaquent le village et brûlent tout ce qui leur tombe sous la main », a déclaré à l’AFP le maire d’al-Mughayyir, Amir Abou Alia. Des panaches de fumée provenant de maisons, de champs, de bâtiments et d’engins agricoles incendiés s’élevaient au-dessus des collines et des vallons, ont constaté des correspondants de l’AFP.

Depuis le 7 octobre, au moins 462 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des militaires ou colons israéliens, selon l’Autorité palestinienne, qui exerce un contrôle administratif partiel sur le territoire. La rapporteure spéciale l’ONU sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a exhorté vendredi « l’ONU à autoriser le déploiement d’une présence de protection » dans les territoires. « L’armée israélienne a largement montré qu’elle ne voulait pas ou ne pouvait pas accomplir cette mission », a-t-elle dit.

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