Comment gouverne-t-on ailleurs ? En Allemagne, la politique est “une affaire d’arithmétique”

“‘Ce serait ‘la fin de la coalition !’ ‘Il va y avoir de nouvelles élections !’ Combien de fois a-t-on déjà entendu ces phrases dans l’histoire de la République fédérale.” Comme le souligne la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la solidité de l’entente entre les partis au pouvoir est scrutée presque quotidiennement par de fébriles commentateurs politiques allemands. Et pour cause : sans ce type d’alliance, il est quasiment impossible de gouverner l’Allemagne.

Composé des sociaux-démocrates, des Verts et des libéraux, le gouvernement du chancelier Olaf Scholz est en poste depuis la fin de l’année 2021. À l’époque, les trois partis – dont la coalition est surnommée “feu tricolore”, en raison des couleurs qui leur sont associées – avaient mis plusieurs mois à s’accorder sur un contrat de coalition. Ce document non contraignant décrivait les objectifs communs des trois partis, afin de “créer une base de confiance” auprès des électeurs, selon les termes employés par la Tagesschau.

Dispute, consensus, dispute encore…

Mais “un contrat de coalition, ce n’est pas la Bible, qui reste immuable quelle que soit l’évolution du monde”, précise la Süddeutsche Zeitung. Il est amené à évoluer au fil du temps – ce qui provoque souvent des frictions au sein du gouvernement. Celui d’Olaf Scholz, justement, est régulièrement critiqué pour ses difficultés à faire front commun. “La politique de la coalition est prise au piège d’un cercle vicieux : on commence par se disputer, puis on s’entend sur un consensus minimum, avant de recommencer à se disputer”, décrit Der Freitag. Début juillet, la simple élaboration du budget fédéral pour l’année 2025 a fait naître de nouvelles interrogations sur la pérennité de l’alliance “feu tricolore”.

L’Allemagne est pourtant moins sujette à l’instabilité politique que d’autres démocraties parlementaires, comme l’Italie ou la Belgique. La raison ? Son cadre constitutionnel, pensé pour “tirer les leçons [des problèmes rencontrés] par la république de Weimar [entre 1918 et 1933]”. Comme le rappelle le Tagesspiegel, la dissolution de l’Assemblée s’y fait uniquement dans des circonstances exceptionnelles, et les députés ne peuvent destituer le chancelier sans avoir la garantie de pouvoir en élire un autre. “La loi fondamentale mise sur la représentativité et la stabilité”, commente la Frankfurter Allgemeine Zeitung.

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