"La France est à droite": Darmanin veut "préparer la suite" et "réconcilier les familles" politiques

"Il y a un espoir à reconstruire pour le peuple de droite et du centre", assure ce dimanche, dans le Figaro, Gérald Darmanin. Espoir que le candidat aux législatives espère pouvoir incarner.

Les élections législatives, un accélérateur de recomposition politique. Dans cette campagne express, sur les affiches des ministres en campagne, le visage d'Emmanuel Macron a quasiment disparu. Après 7 ans à l'Élysée, le macronisme, présenté en 2017 comme le dépassement du clivage gauche droite, n'est plus porteur.

Depuis la défaite du 9 juin aux élections européennes, et la dissolution décidée par le président, la maison "en même temps" brûle. Et les ténors du gouvernement regardent désormais ailleurs. Notamment Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur depuis 2020, et numéro 3 du gouvernement.

"La France est à droite", assure le ministre de l'Intérieur, dans un article du Figaro, ce dimanche 23 juin. Aujourd'hui, il est candidat pour la majorité présidentielle dans la 10e circonscription du Nord "pour être député et siéger", car "il faut préparer la suite", affirme-t-il encore au Figaro. Une circonscription qu'il connaît bien. Le locataire de Beauvau y est élu député en 2012 et 2022, et maire de Tourcoing, son fief politique, en 2014 en 2020.

"Il y a un espoir à reconstruire pour le peuple de droite et du centre. Cette France du milieu est majoritaire", assure encore le ministre. Un espoir qu'il espère pouvoir porter comme député. Car s'il est battu les 30 juin et 7 juillet prochains, "évidemment" qu'il démissionnera. "C'est normal. Quand on fait de la politique, il faut être élu", a-t-il estimé dans une interview à l'AFP le 21 juin.

La droite aujourd'hui éclatée, "il faut maintenant réconcilier les familles. Il faudra le faire, se retrouver", confie encore Gérald Darmanin au Figaro.

Les familles? D'abord ceux de son ancienne famille politique des Républicains (LR), opposés à l'alliance avec le Rassemblement national (RN) de Marine le Pen. Appel du pied déjà réalisé le 10 juin, au 20h de TF1, le lendemain de la débâcle de la majorité présidentielle aux élections européennes. "Je le dis aux électeurs gaullistes, aux électeurs de droite et du centre qu'il faut nous rejoindre".

Il vante depuis le début de sa carrière politique ses racines populaires. Élu maire de Tourcoing en 2014, l'ancien sarkozyste assure, dans un portrait du Monde, vouloir porter "une droite à l'écoute du peuple". Étiquette qu'il rappelle régulièrement depuis qu'il est ministre.

Interviewé sur BFTMV, le 29 mars 2019, Gérald Darmanin, alors ministre des Comptes publics, assure encore être "un homme de droite populaire". "Je l’étais avec Nicolas Sarkozy, je le suis avec Emmanuel Macron", défend-il

Avant l'heure, ce n'était pas l'heure. L'horloge indique maintenant la rupture. Rupture dont on a pu voir les prémices en août 2023, quand l'ambitieux organise sa première rentrée politique à Tourcoing.

"On est là pour défendre bien sûr le bilan du président de la République qui a beaucoup fait. Il reste quatre ans et il faut beaucoup faire encore, j’imagine", lance-t-il alors.

Sans imaginer la situation politique un an plus tard.

Selon une étude de 2022, menée par OpinionWay pour le Cevipof, les Français se positionnent de plus en plus à droite sur l'échiquier politique. 32% contre 26% en 2017. 17% se réclament de gauche (contre 19% en 2017). Peut-être un créneau porteur pour Gérald Darmanin. "Ce qui m'intéresse ce n'est plus de regarder ce qu'il s'est passé en 2017 et 2022. Ce qui m'inquiète maintenant c'est ce qui se passera en 2027", confiait-il encore au Figaro en août 2023.

Article original publié sur BFMTV.com