Européennes, JO, fin de vie... Les dossiers qui attendent Emmanuel Macron en 2024

Européennes, JO, fin de vie... Les dossiers qui attendent Emmanuel Macron en 2024

C'est l'heure du traditionnel exercice des vœux pour Emmanuel Macron. Le président de la République s'adresse aux Français, ce dimanche 31 décembre à 20 heures, pour faire le bilan de l'année 2023 et donner des perspectives pour les mois à venir.

Mais que réserve 2024 pour le chef de l'État? Après une année qui a parfois tourné au cauchemar pour Emmanuel Macron, marquée notamment par la retraite à 64 ans, les émeutes et une loi immigration qui a divisé sa majorité, le président de la République va tenter de multiplier les occasions de rassembler les Français. Voici l'agenda des rendez-vous déjà connus pour les mois à venir.

• Janvier: un "grand rendez-vous" avec la Nation

Au moment de tourner la page de la loi immigration, lors d'une interview sur France 5 mi-décembre, Emmanuel Macron a confirmé sa volonté de proposer un "nouveau cap" pour 2024, avec un "rendez-vous avec la nation" dès le mois de janvier.

On sait encore peu de choses sur son contenu, si ce n'est qu'il sera en "partie" lié à l'école, "la mère des batailles".

"Il faut redonner une espérance, un goût de l'avenir", "rappeler la France à elle-même" et "à ce qu'elle est", "ce qui nous constitue", avait glissé Emmanuel Macron au Monde en décembre.

• Février: la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian

L'agenda mémoriel s'annonce riche pour le chef de l'État qui rechigne rarement aux cérémonies fédératrices. En février, direction le Panthéon pour la cérémonie de panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian, des héros de la Résistance d'origine arménienne.

En moins de six ans, le président aura panthéonisé pas moins de 5 personnes et en a fait un véritable outil politique. Quelques semaines à peine après l'adoption de la loi immigration dans la douleur, nul doute que le locataire de l'Élysée devrait profiter du parcours de Missak et Mélinée Manouchian pour évoquer sa vision des questions migratoires.

Une poignée de jours plus tard, direction le salon de l'Agriculture. Emmanuel Macron devrait se fendre d'une visite fleuve comme il a pris l'habitude de le faire ces dernières années. À trois mois des européennes, le chef de l'État devrait chercher à s'attirer les bonnes grâces des agriculteurs, dragués par notamment par la liste de l'Alliance rurale.

• "En début d'année 2024": la présentation de la loi sur la fin de la vie

Autre sujet de société sur la table en février: le dévoilement du contenu précis de la loi sur la fin de vie, promise par Emmanuel Macron à l'été 2023 et qui n'a eu de cesse d'être repoussée.

Si la convention citoyenne sur la fin de vie s'est montrée majoritairement favorable à une aide active à mourir, le chef de l'État sait le sujet très clivant. Il n'a d'ailleurs pas hésité à plusieurs reprises à afficher ses doutes en la matière.

"J'assume de prendre le temps" concernant cette loi, a expliqué le président sur France 5 en décembre, en listant quelques lignes rouges.

"Nous ne prendrons pas une loi qui touche les enfants", a-t-il dit. "On ne prendra pas une loi qui traite des cas psychiatriques, des déficients mentaux ou des gens qui veulent se suicider pour des problèmes de santé mentale."

Emmanuel Macron a assuré qu'il annoncerait les "contours du texte" en février. Olivier Véran a quant à lui évoqué la présentation du projet de loi en Conseil des ministres "en début d'année 2024".

• Mars: IVG, SNU, charbon... De multiples réformes

Les réformes voulues par Emmanuel Macron s'annoncent à haut risque politique avec une majorité relative à l'Assemblée nationale et des élus Les Républicains qui risquent de ne pas lui faire de cadeau.

À commencer par la constitutionnalisation de l'IVG qui doit être votée en seconde lecture à l'Assemblée le 24 janvier prochain, pour le retour des députés dans l'hémicycle.

Si le vote à l'Assemblée nationale ne fait guère de doute, le Sénat pourrait jouer les trouble-fêtes. La tenue d'un Congrès le 5 mars prochain, date évoquée par la ministre des Solidarités Aurore Bergé, ne pourra avoir lieu que si le Sénat et l'Assemblée votent en amont la même version de la loi.

La question de l'énergie devrait également être au menu du premier trimestre 2024. Les centrales à charbon, dont la date de fermeture a déjà été repoussée, en contradiction avec une promesse de campagne du président en 2017, devraient officiellement voir leur disparition être inscrite dans la loi.

Le mois de mars devrait également faire atterrir la généralisation du service national universel, promesse de campagne de 2017. Compte tenu de son coût important et des difficultés logistiques à l'ouvrir très largement, il devrait être intégré au temps scolaire pour des élèves de seconde, volontaires pour une séquence de 12 jours.

Une loi agriculture repoussée à maintes reprises devrait également arriver à l'Assemblée nationale à la fin de l'hiver. La construction de méga-bassines pour stocker l'eau devrait ainsi être facilitée, au grand dam des écologistes qui s'inquiètent d'une "privatisation de l'eau".

• Mai: les JO déjà en ligne de mire

Après une probable séquence européenne en début d'année pour les deux ans du début de la guerre en Ukraine, le président ne devrait pas hésiter à mouiller la chemise dans l'Hexagone à trois mois tout pile de l'arrivée des Jeux olympiques.

Il pourrait ainsi se rendre à Marseille le 8 mai pour l'arrivée de la flamme olympique, transporté par un navire mythique, le Belem.

• Juin: le Débarquement... et les européennes

En juin, pour le 80ème anniversaire du Débarquement des troupes alliées, il s'affichera avec Joe Biden en Normandie. Si la présence du président américain est rare en France, elle sera d'autant plus scrutée, y compris outre-Atlantique, à quelques mois de présidentielle de novembre lors de laquelle il devrait affronter Donald Trump.

Emmanuel Macron devra de son côté composer avec les élections européennes le 9 juin, qui s'annoncent à haut risque pour son camp. Le Rassemblement national fait très largement la course en tête dans les sondages tandis que Renaissance arrive certes en deuxième position, mais loin derrière.

• Juillet-août: les Jeux olympiques et paralympiques

Un mois plus tard, Emmanuel Macron assistera à la cérémonie du 14-Juillet qui, pour la première fois depuis 1980, n'aura pas lieu sur les Champs-Élysées mais entre Vincennes et Nation, en présence de la flamme olympique.

Treize jours plus tard, direction les bords de la Seine à Paris pour la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, sous très haute sécurité devant les yeux du monde entier.

"Nous avons bien sûr un plan B", a tenté de rassurer le président sur France 5, en expliquant que la cérémonie pourrait avoir lieu ailleurs "en cas d'attentat deux semaines avant".

Mi-août, le président devrait faire un aller-retour entre la capitale et le fort de Brégançon pour assister à la clôture des Jeux olympiques. Suivront les Jeux paralympiques du 28 août au 8 décembre.

• Septembre: une rentrée scolaire très scrutée

Les élèves doivent reprendre les cours le lundi 2 septembre, pour une année scolaire marquée par de nombreux changements. Après des alertes sur le mauvais niveau des Français, notamment en mathématiques, Gabriel Attal a en effet annoncé début décembre une série de mesures - "un électrochoc à tous les étages de l'école".

Examens "plus difficiles", groupes de niveaux, "scolarité aménagée" pour les élèves les plus en difficultés... Cette rentrée aura valeur de test pour le président de la République et son populaire ministre de l'Éducation nationale, que certains voient même comme un potentiel candidat à l'Élysée.

"Je suis très heureux et très fier d'avoir fait émerger des talents et j'espère en faire émerger d'autres", a d'ailleurs loué Emmanuel Macron, interrogé mi-décembre sur Gabriel Attal lors de son interview sur France 5. "J'espère qu'ils auront un avenir gouvernemental, à la tête de grandes villes et peut-être plus si le destin leur permet."

• À l'automne: la moitié du quinquennat

Une fois la rentrée passée, le président abordera la deuxième moitié de son quinquennat. Emmanuel Macron, qui ne pourra pas faire plus de deux mandats consécutifs comme prévu par la Constitution, va devoir modérer les ambitions à l'intérieur de son camp.

• Décembre: la réouverture de Notre-Dame-de-Paris

Sans grand rendez-vous prévu avec les Français dans les mois qui suivent, le chef de l'État renouera avec un déplacement très symbolique: la réouverture de la cathédrale de Notre-Dame-de-Paris, prévue le 8 décembre, plus de cinq ans après l'incendie qui a failli la détruire.

À ses côtés devrait se trouver "le héros au sac à dos" de l'attaque au couteau d'Annecy, Henri d'Anselme, qui avait demandé à assister à la réouverture de l'édifice religieux. Le pape François a également été invité.

Article original publié sur BFMTV.com