Redoublement, brevet, groupes de niveau... Ce qu'il faut retenir des annonces d'Attal pour les collèges et lycées

Le ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, dévoile ce mardi une longue série de mesures qui cherche à relever drastiquement le niveau des collégiens et des lycéens, notamment en français et en mathématiques.

Une parole d'abord réservée aux professeurs. À quelques heures de l'annonce du plan de Gabriel Attal pour créer "un choc des savoirs" dans les établissements scolaires, le ministre de l'Éducation nationale s'est fendu d'un long courrier à la communauté éducative qu'a pu se procurer BFMTV. Voici ce qu'il faut retenir.

• Sur le redoublement, les familles n'auront "plus le dernier mot"

Ce sera désormais "l'équipe pédagogique" et les professeurs, et non plus les familles, qui auront "le dernier mot s'agissant" du redoublement de l'élève. "Dès le premier trimestre de l’année 2024, je publierai un décret qui rendra à l’équipe pédagogique - et non plus aux familles - le dernier mot s’agissant du redoublement de l’élève", a précisé Gabriel Attal dans son courrier.

Interdit en maternelle, découragé et soumis à l'approbation des parents en primaire, le redoublement est en baisse constante dans le secondaire. En 2020, on n'a compté que 0,7% de redoublants parmi les effectifs de 6e, 0,5% en 5e, 0,4% en 4e et 2% en 3e.

La mesure du redoublement ne fait pas l'unanimité au sein de la communauté éducative. Selon le Centre national d'étude des systèmes scolaires, une instance indépendante, "dans la majorité des études, le redoublement n'a pas d’effet sur les performances scolaires à long terme". Il a "en revanche, toujours un effet négatif sur les trajectoires scolaires et demeure le meilleur déterminant du décrochage".

• Vers un brevet plus difficile et obligatoire pour accéder au lycée

Gabriel Attal annonce mettre fin au "correctif académique qui réévalue artificiellement" les notes du brevet. "Les épreuves terminales représenteront 60% de la note finale, au lieu de 50% aujourd’hui", peut-on lire.

Le diplôme du brevet conditionnera désormais l'accès direct au lycée. Les élèves en difficulté et qui n'obtiendront pas leur brevet ne feront pas leur entrée en seconde l’année suivante, "mais rejoindront une classe 'prépa-lycée' pour consolider leur niveau", précise encore le ministre, sans plus de détail, avant la présentation complète de son plan en début d'après-midi.

• Des groupes de niveau pour les élèves de 6e et de 5e

Évoquée par Gabriel Attal dès le mois d'octobre, les élèves de 6e et 5e seront répartis en trois groupes de niveaux pour leurs enseignements de français et de mathématiques à partir de la rentrée 2024. Ces groupes d'élèves ne devraient pas compter plus d'une "quinzaine" de jeunes. La même organisation s’appliquera pour les classes de 4e et de 3e à compter de la rentrée de septembre 2025.

Cette mesure cherche à répondre aux mauvais résultats de l'étude Pisa. L'Hexagone se situe, certes, dans la moyenne des pays étudiées mais enregistre des résultats "parmi les plus bas jamais mesurés", avec notamment une "forte baisse en mathématiques".

• Une "scolarité aménagée" pour les collégiens en grande difficulté

Le ministre de l'Éducation nationale veut mettre en place pour les collégiens "connaissant les plus grandes difficultés" en mathématiques et en français un dispositif particulier.

Concrètement, le volume horaire de ces deux disciplines pourra être "sensiblement augmenté" en parallèle d'une réduction temporaire des cours dans d'autres disciplines.

• Des stages de réussite "prescrits" pendant les vacances

Les professeurs pourront "recommander, voire prescrire, à leurs élèves des stages de réussite durant les vacances scolaires conditionnant leur passage dans la classe supérieure", apprend-on également dans le courrier adressé par Gabriel Attal aux professeurs.

La rémunération des professeurs volontaires sera désormais doublée pour atteindre "156 euros pour 3 heures" de stage.

Une nouvelle épreuve de maths pour le bac dès le printemps 2025

Après le retour des mathématiques dans le tronc commun en première depuis la rentrée 2023, une nouvelle épreuve sera dédiée à cette matière en fin de première dans les épreuves du baccalauréat.

La fin du "correctif académique" des notes du bac

Gabriel Attal veut durcir la notation des épreuves terminales du baccalauréat. Désormais passé en partie en contrôle continu, chaque copie du baccalauréat peut se voir noter à la hausse quand un élève est près de la moyenne nécessaire pour valider le diplôme. Le ministre veut mettre fin au "correctif académique" dès la session de la session de juin 2024.

"Ce sont désormais les notes que vous attribuez, et elles seules, qui détermineront leur obtention par nos élèves", écrit le ministre aux professeurs.

• Le lancement d'un logiciel d'IA pour tous les lycéens

Le ministre annonce que dès septembre 2024, tous les nouveaux lycéens entrant en seconde pourront bénéficier d'un logiciel basé sur l'intelligence artificielle pour les aider en français et en mathématiques.

Article original publié sur BFMTV.com

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