Le brevet va devenir plus difficile et indispensable pour accéder directement au lycée

"Notre École a besoin d’une revitalisation pédagogique à la main des enseignants". Dans un courrier aux professeurs et membres de la communauté éducative, le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé ce mardi 5 décembre une modification des modalités du brevet des collèges afin de "donner une véritable exigence" à ce diplôme.

Dès la session 2024, les consignes de correction académique, qui s'ajoutent aux consignes nationales, seront supprimées pour le brevet comme le baccalauréat, a-t-il écrit. "Votre évaluation du niveau d’une copie du brevet ou du baccalauréat se trouve si souvent modifiée par un 'correctif académique' qui en réévalue artificiellement la valeur", a déploré le ministre dans la lettre aux enseignants.

Le brevet conditionnera l'accès au lycée

Puis, lors de la session du brevet de 2025, "la note du contrôle continu sera calculée à partir de la moyenne des notes disciplinaires que vous attribuez aux élèves, et non plus par les 'compétences' converties en points", a déclaré Gabriel Attal.

Actuellement, les professeurs évaluent les acquis des élèves à la fin de l'année en utilisant quatre appréciations ("maîtrise insuffisante", "très bonne maîtrise"...) qui, additionnées, donnent un nombre de points de 400.

Ce contrôle continu constitue aujourd'hui la moitié de la note finale du brevet. Mais en 2025, cette part sera réduite à 40%, a annoncé Gabriel Attal ce mardi. "C'est au prix de ces changements que nous redonnerons son sens au brevet. Car je pose la question: quel est le sens d'un diplôme dont la valeur est de plus en plus contestée? Notre seul projet pour l'école peut-il être de faire augmenter d'année en année le taux de réussite à des examens dont on sait que le niveau d'exigence est bien trop bas?", a demandé le ministre lors d'une conférence de presse plus tard dans la journée.

Ce dernier a par ailleurs dit avoir "conscience" qu'avec ses différentes mesures présentées ce mardi, le taux de réussite au brevet et au bac "diminuera probablement dans les années à venir", y voyant "le prix à payer pour élever le niveau" des élèves.

"Faire du brevet un véritable examen d'entrée au lycée"

Et surtout, l'obtention de ce diplôme conditionnera désormais l'accès au lycée. "Les élèves en difficulté et qui n'obtiendront pas leur brevet ne feront pas leur entrée en 2nde l’année suivante, mais rejoindront une classe 'prépa-lycée' pour consolider leur niveau, rattraper leur retard et être mieux armés pour la suite", a développé le ministre. La classe 'prépa-lycée' devra permettre de réussir la "transition entre le collège et le lycée, là où beaucoup se joue encore", a-t-il dit ce mardi.

L'objectif est de "faire du brevet un véritable examen d'entrée au lycée", a précisé Gabriel Attal lors de sa conférence de presse, affirmant que "quand on échoue au brevet, cela signifie qu'on n'a pas le niveau pour entrer au lycée". Selon une étude de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) publiée en 2016, un élève sur deux ayant eu moins de 8/20 de moyenne au brevet a obtenu son bac cinq ans après son entrée en classe de troisième.

En 2023, le taux de réussite au brevet a été de 89,1%, en hausse de 1,4 point par rapport à 2022, selon les résultats provisoires communiqués en juin.

Article original publié sur BFMTV.com