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"Sans eau, il n'y a pas d'agriculture" : Marc Fesneau défend les méga-bassines

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau estime que
Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau estime que

Le ministre de l'Agriculture s'en est pris à la patronne d'EELV Marine Tondelier qui soutient la future "mobilisation internationale" contre ces bassines le 25 mars. Il redoute des affrontements entre militants écologistes et forces de l'ordre.

"Il y a des gens qui, par la violence, entendent remettre en cause le droit", s'est insurgé le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, ce dimanche. Interrogé sur sa peur d'affrontements entre militants et forces de l'ordre lors de la mobilisation internationale prévue le 25 mars contre les méga-bassines, le ministre a répondu par l'affirmative.

"Dans ces projets-là, le droit est passé. Les recours ont été purgés, les analyses scientifiques ont été faites", a insisté Marc Fesneau.

Vous avez des gens qui, malgré ça, considèrent que désormais, ayant épuisé les voies démocratiques, prennent la voie de la force", a-t-il ajouté.

Le ministre est longuement revenu sur l'affaire Saint-Soline (Deux-Sèvres), lors de laquelle des militants écologistes ont notamment sectionné un tuyau autour du projet de bassine en octobre dernier.

Est-ce que Marine Tondelier "sait que 95% d'une tomate, c'est de l'eau ?"

Selon le ministre de l'Agriculture, ce projet de bassine est "vertueux" : "l'affaire de Sainte-Soline, c'est 21 millions de mètres cube qui étaient prélevés en été. Il est prévu dans le projet que, par les réserves qu'on constitue l'hiver, on ne prélève plus que 13 millions en tout. Que dans ces 13 millions, il y en ait la moitié qui soit prélevée l'été, le reste par la constitution d'une réserve l'hiver.

Marc Fesneau s'est également agacé du comportement de Marine Tondelier, la secrétaire nationale d'EELV, qui soutient la future mobilisation internationale contre les bassines :

"Qu'est-ce que propose Madame Tondelier, faire de l'agriculture sans eau ?"

"Est-ce qu'elle sait que 95% d'une tomate, c'est de l'eau ? (...) Est-ce qu'elle sait que les animaux ont besoin d'eau ? Que pour faire de l'herbe, il faut de l'eau ?", a demandé le ministre avant d'exprimer sa "désespérance" et son "énervement".

"Je comprends que les agriculteurs en aient un peu marre qu'on leur explique qu'il faut faire des efforts, et que même avec ces efforts-là, ça ne suffise pas", a poursuivi le macroniste avant de conclure : "Sans eau, il n'y a pas d'agriculture."

Les opposants dénoncent un "accaparement de l'eau"

Les méga-bassines doivent glaner de l'eau l'hiver dans les nappes phréatiques pour que les agriculteurs soient moins touchés l'été par la sécheresse. Les opposants à ces projets dénoncent un "accaparement de l'eau".

Après des affrontements violents entre forces de l'ordre et manifestants écologistes à Sainte-Soline en octobre dernier, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin avait dénoncé le "mode opératoire" des militants, relevant selon lui de l'"écoterrorisme".

"S'il pleut comme il pleut d'habitude régulièrement au printemps, nous n'aurons pas de difficultés car nous n'aurons pas à prélever dans les nappes ou dans les cours d'eau", a également estimé le ministre, alors qu'Emmanuel Macron a appelé samedi au salon de l'agriculture à "faire attention à cette ressource qui devient rare" et milite pour "des comportements de sobriété dans nos pratiques". "L'anticipation est la meilleure chose que l'on peut faire", a-t-il déclaré.

Article original publié sur BFMTV.com

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