Européenne 2024 : Thévenot renvoie le RN, qui évoque une dissolution, à « ses cours d’éducation civique »

Premier dans les intentions de vote, le RN remet sur la table sa demande de dissolution de l’Assemblée nationale en cas de large victoire aux européennes.

POLITIQUE - Des révisions s’imposent. Fort des sondages qui le placent en tête des intentions de vote aux élections européennes, le Rassemblement national remet régulièrement sa demande de dissolution de l’Assemblée nationale sur la table. Un non-sujet pour la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot.

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Le président du Rassemblement national Jordan Bardella entend demander « le soir même » du 9 juin la dissolution de l’Assemblée nationale en cas de victoire de sa liste d’extrême droite. Marine Le Pen a elle fait d’une éventuelle dissolution ou d’une démission du président de la République sa condition pour débattre avec le président de la République avant le scrutin. Réponse de la porte-parole du gouvernement ce jeudi 23 mai : « Il faut peut-être reprendre ses cours d’éducation civique », tacle Prisca Thevenot sur CNews.

Emmanuel Macron « est président de la République jusqu’en 2027. (...) Il n’y aura pas de dissolution comme elle le veut. Il ne démissionnera pas, il est élu démocratiquement et en tant que représentante du peuple français, elle devrait le savoir et respecter l’état de droit dans lequel nous sommes », ajoute-t-elle, accusant Marine Le Pen de se servir des européennes pour sa « revanche personnelle ».

À trois semaines du scrutin, le RN est à 30 % des intentions de vote, là où la liste du camp présidentiel menée par Valérie Hayer ne décolle pas au-delà des 17 %.

Les résultats des européennes n’obligent cependant absolument pas à une dissolution, que seul le président de la République peut décider. Emmanuel Macron en a brandi la menace à l’automne 2022, quelques mois après des élections où il a perdu sa majorité absolue au Palais Bourbon.

Le gouvernement planchait alors sur sa réforme des retraites et se trouvait confronté aux menaces (concrétisées pour la plupart) de motions de censure. Le chef de l’État avait alors fait savoir que si l’une d’entre elles était votée, il n’exclurait pas de dissoudre l’Assemblée. Ce qui n’a pas eu lieu à ce stade, l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne échappant de justesse à une motion déposée après l’adoption de la réforme.

Néanmoins, une dissolution n’est pas sans risque pour Renaissance et ses alliés, affaiblis depuis les législatives et alors que la popularité du chef de l’État n’est pas au plus beau. À gauche, les cadres affirment régulièrement ne pas avoir peur de retourner devant les Français. Quant à l’extrême droite, forte de sa percée de 89 élus lors du dernier scrutin, elle estime avoir une chance de s’imposer davantage.

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