Dix ans après, des femmes et des enfants yézidis encore aux mains de Daech

En août 2014, les yézidis fuyant l’État islamique ont franchi la frontière irako-turque et sont parvenus au village de Roboski, près de Sirnak (Turquie).  - Credit:Depo Photos/Zuma/Réa
En août 2014, les yézidis fuyant l’État islamique ont franchi la frontière irako-turque et sont parvenus au village de Roboski, près de Sirnak (Turquie). - Credit:Depo Photos/Zuma/Réa

Le 3 août 2014, les djihadistes de l'État islamique, qui venaient de déclarer l'instauration de leur califat à Mossoul, fondent de toutes parts sur Sinjar. La région montagneuse du nord de l'Irak est le berceau des Yézidis.

Les combattants islamistes prétendent que ce peuple kurdophone, adepte d'une religion monothéiste qui prend ses racines dans le zoroastrisme de la Perse antique et qui survit en Mésopotamie depuis quatre mille ans, observe un « culte satanique ». Les Yézidis, dont l'histoire est jalonnée de massacres – ils estiment avoir survécu à 73 génocides –, savent le sort qui leur est réservé.

À LIRE AUSSI Victimes yézidies : le silence coupable des néoféministes

Encerclés, sans vivres ni eau

Face à l'avancée de l'État islamique, les peshmergas, miliciens kurdes d'Irak, qui contrôlent la région, battent en retraite, abandonnant la population. Les djihadistes s'emparent de premiers villages. La population y est forcée de se convertir à l'islam. Des dizaines d'hommes sont sommairement exécutés. Des milliers de femmes et d'enfants sont raflés pour être utilisés comme esclaves.

À LIRE AUSSI « Les femmes de Daech étaient pires que Daech »

En quelques jours, au moins 200 000 Yézidis sont chassés de leur terre. Une partie se réfugie au Nord, en territoire encore sous contrôle kurde. Environ 100 000 fuient à pied sur les pentes de la montagne de Sinjar, mais se retrouvent encerclés, sans vivres ni eau par une température qui atteint 50 degrés.

L'exode se transfo [...] Lire la suite