En Australie, les violences faites aux femmes qualifiées de "crise nationale"
Le Premier ministre australien a promis une nouvelle législation pour lutter contre les "opinions extrémistes masculines toxiques" et freiner la pornographie "deepfake". Il a également évoqué un financement de 561 millions d'euros pour renforcer les structures venant en aide aux personnes qui fuient des situations violentes.
Une prise de parole quelques jours après d'importantes manifestations dans plusieurs grandes villes australiennes. Le Premier ministre Anthony Albanese a déclaré ce mercredi 1er mai que les violences faites aux femmes constituent un "fléau" et une "crise nationale." Lors de sa rencontre avec les Premiers ministres des différents Etats du pays, il a annoncé une série de mesures et de financements.
Ceux-ci viseront notamment à lutter contre les "opinions extrémistes masculines toxiques", à freiner la pornographie "deepfake" -c'est-à-dire des images fausses créées par l'intelligence artificielle montrant prétendument des individus dans des vidéos pornographiques- et à financer une aide aux victimes.
"Nous devons tous assumer la responsabilité" de l'éradication de cette violence, a-t-il déclaré.
Depuis le début de l'année, 28 femmes victimes de violences sont mortes dans le pays, soit en moyenne un décès tous les quatre jours. À titre de comparaison, 14 femmes étaient mortes au cours de la même période l'an passé.
561 millions d'euros de financement
La semaine dernière, des victimes de violences et des membres de structures qui leur viennent en aide ont manifesté pour réclamer des lois plus strictes.
Anthony Albanese a annoncé mercredi que ces mesures comprendront une nouvelle législation visant à interdire la pornographie de type "deepfake" et des financements supplémentaires pour l'organisme de surveillance d'internet du pays pour son pilotage de technologies permettant de vérifier l'âge des internautes.
Il a également annoncé un financement de 561 millions d'euros pour renforcer les structures venant en aide aux personnes qui fuient des situations violentes.
Parmi les décès qui ont secoué ce pays de 26 millions d'habitants figure celui de Molly Ticehurst, une mère de 28 ans. Son ancien compagnon est soupçonné de l'avoir assassinée. Il avait été libéré sous caution après avoir été inculpé notamment de viols présumés, de harcèlement et d'intimidation.
De nouvelles données du gouvernement australien montrent qu'entre 2022 et 2023, 34 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, soit une hausse de 28% par rapport à la période précédente.
Les taux de violence domestique en Australie sont inférieurs à la moyenne de l'OCDE. L'Argentine, la Turquie et les Etats-Unis figurent parmi les plus mauvais élèves, selon des données de 2019.