Gard: un adolescent de 16 ans reconnu coupable de sévices et d'actes de cruauté sur un chat

Juju était le chat du quartier. L’ami de tout le monde, la mascotte des résidents de l’Ehpad de Bessèges, une commune nichée dans le Gard. Le 17 février 2022, ce chat est mort tué d’une balle dans la tête. Ce lundi 29 avril, un adolescent de 16 ans a été reconnu coupable de sévices et actes de cruauté sur un animal par le tribunal pour enfants de Nîmes, rapporte France Bleu Gard Lozère.

"On a appris ça grâce à des enfants"

En février 2022, Xenia Zwinzow, présidente de l'association Barricat's, est alertée de l’existence d’une vidéo dans laquelle un adolescent utilise le cadavre d'un chat comme ballon de football à Bessèges.

"On a appris ça grâce à des enfants", détaille Xenia Zwinzow auprès de BFMTV.com. "Les jeunes, âgés de 10 à 12 ans, sont arrivés chez la vice-présidente de l’association en pleurs, en lui montrant la vidéo diffusée sur Snapchat."

Dans cette séquence, un adolescent, alors âgé de 14 ans, se filme en train de jouer au foot avec le cadavre d’un chat qu’il vient d’abattre avec une carabine offerte par son père.

Sitôt la vidéo vue, Xenia Zwinzow fonce chez l’adolescent. Sur place, elle lui demande de rédiger une attestation de reconnaissance des faits. Le jeune s’exécute. "Il a avoué qu’il avait tiré sur Juju", affirme-t-elle.

Le cadavre du chat est retrouvé dans une poubelle face au domicile de l’adolescent. "Il se trouvait à l’intérieur de trois ou quatre sacs", poursuit la présidente de l’association. L’autopsie confirme la mort par balle du chat. Une seule balle qu’il a reçue "en plein milieu de la tête", poursuit Xenia Zwinzow.

"On ne pensait pas que ça aboutirait"

Le directeur de la Société protectrice des animaux de Vallérargues dépose alors plainte au nom de l’association Barricat’s pour actes de cruauté et sévices sur le félin. "On ne pensait pas du tout que ça aboutirait", détaille Xenia Zwinzow. "Ça s’est passé à la même période que l’affaire du footballeur", poursuit-elle.

En juin 2022, l’international français Kurt Zouma avait été condamné par la justice britannique à 180 heures de travaux d’intérêt général pour avoir maltraité son chat après la diffusion d’une vidéo.

À Bessèges, l’affaire avance. Deux ans après la mort de "Juju", l’adolescent, désormais âgé de 16 ans, est convoqué devant le tribunal pour enfants de Nice. Ce lundi 29 avril, il a écopé d’une mesure éducative judiciaire de six mois à l’issue de l’audience qui s’est tenue à huis clos. Le tribunal n'a pas retenu la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux. Ses parents ont été condamnés à payer 1.000 euros de dommages et intérêts à la SPA.

"Mon client a pris conscience des faits qu'il a commis. Il les regrette", a déclaré auprès de France Bleu Me Anouk Gasnot, l'avocate de l'adolescent.

"On s'y attendait pas. La justice a réagi positivement", affirme de son côté Xenia Zwinzow. "Il sera suivi par un éducateur, je pense que ça peut jouer positivement sur lui." La présidente de l’association, qui avait découvert ce chat errant dans la rue et l'avait stérilisé dès son jeune âge, n’espère qu’une chose: que la décision du tribunal pour enfants de Nîmes "touche l’adolescent".

Deux ans après sa mort, Juju reste dans les mémoires à Bessèges. "C'était le chat du quartier. Il dormait chez les personnes qu'il connaissait", conclut Xenia Zwinzow.

Article original publié sur BFMTV.com