Dissolution : Pedro Sanchez, le modèle espagnol de Macron ?

En 2023, le Premier ministre Pedro Sanchez tentait un coup pour le coup en dissolvant les Cortes.   - Credit:Bernat Armangue/AP/SIPA / SIPA / Bernat Armangue/AP/SIPA
En 2023, le Premier ministre Pedro Sanchez tentait un coup pour le coup en dissolvant les Cortes. - Credit:Bernat Armangue/AP/SIPA / SIPA / Bernat Armangue/AP/SIPA

Énigme espagnole : comment se fait-il qu'après avoir perdu quatre élections consécutives Pedro Sanchez soit toujours au pouvoir, arborant son éternel sourire de vainqueur inoxydable ? Tour à tour, son Parti socialiste s'est vu surclassé par son grand rival de droite, le Parti populaire (le PP), aux municipales, aux régionales, aux législatives générales et, hier, aux européennes où les conservateurs l'ont emporté par deux sièges d'écart. Certes, les socialistes maintiennent leur force électorale plancher et obtiennent plus de 30 % des suffrages, ce que beaucoup de leurs alter ego dans l'UE voient comme un rêve inaccessible.

Pourquoi donc cette anomalie espagnole ? Certainement, en grande partie, grâce à un quitte ou double réalisé l'an dernier par le chef du gouvernement Pedro Sanchez, au pouvoir depuis 2018, dont peut-être – qui sait ? – Emmanuel Macron s'est inspiré lorsqu'il a décidé dimanche au soir de dissoudre l'Assemblée nationale.

Une déroute électorale transformée en succès politique

S'il est trop tôt pour savoir si le président français a agi en kamikaze ou en habile stratège, on peut affirmer (presque un an plus tard) que le leader espagnol a, lui, réussi le coup de poker de la dissolution des Cortes – la Chambre basse du parlement espagnol à Madrid – et la tenue subséquente d'élections anticipées. Ce scrutin a eu lieu en juillet 2023. Un mois auparavant, un Pedro Sanchez aux abois se lance dans le tout pour le tout. A priori, les résultats ne lui [...] Lire la suite