Législatives 2024 : Après la dissolution, Bruno Le Maire s’en prend aux « cloportes des palais de la République »

Bruno Le Maire s’exprimait sur TV5 Monde ce 20 juin.
Capture d’écran Bruno Le Maire s’exprimait sur TV5 Monde ce 20 juin.

POLITIQUE - Des nuisibles rôdent en haut lieu. Alors que la macronie tente encore de se remettre d’aplomb après le coup de tonnerre de la dissolution de l’Assemblée, Bruno Le Maire a fustigé sans les nommer les conseillers d’Emmanuel Macron qui ont conduit à la fameuse décision, prise le soir des élections européennes. Le ministre de l’Économie les a ainsi qualifiés de « cloportes », tançant les responsables qui ont le malheur de les écouter.

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Une saillie qui fait référence à un article du Monde publié le 12 juin qui révélait le rôle clef de quatre conseillers proches du président dans la décision de dissoudre l’Assemblée. Tout particulièrement celui de Bruno Roger-Petit, surnommé « BRP », officiellement conseiller mémoire du chef de l’État, et de Pierre Charon, ancien sénateur Les Républicains également dans les bonnes grâces du locataire de l’Élysée.

« Les parquets des ministères et des palais de la République sont pleins de cloportes. Il y a toujours eu des cloportes, ça fait partie de la vie politique française… Ils sont dans les parquets, dans les rainures des parquets. Il est très difficile de s’en débarrasser, » a ainsi le locataire de Bercy sur TV5 Monde, jeudi 20 juin, comme vous pouvez le voir dans l’extrait ci-dessous. « Le mieux, c’est de ne pas les écouter et de rester à sa place, qu’on soit Président, Premier ministre, ministre, et de prendre ses décisions en conscience. »

S’il emploie pour l’occasion un langage des plus fleuris, ce n’est pas la première fois que le ministre critique la décision d’Emmanuel Macron. Invité de l’émission Questions politiques de France Inter, franceinfo et Le Monde le 16 juin dernier, Bruno Le Maire avait déjà déclaré, en cachant mal son scepticisme : « C’est la décision d’un seul homme, le président de la République. C’est sa prérogative, il l’a exercée ». Le ministre disait aussi que la dissolution avait créé de « l’incompréhension » chez les électeurs. Ce qui semble se confirmer au vu des sondages, qui sont bien loin de donner la même majorité relative au camp présidentiel.

En plus d’avoir poussé le scénario de la dissolution, Bruno Roger-Petit a assuré sa publicité, comme l’ont largement documenté nos confrères du Monde. Le quotidien affirme que le conseiller a informé le présentateur phare des chaînes de Bolloré, Pascal Praud, de la décision du président avant même que tout le gouvernement ne soit mis au courant.

Ces fuites sur le déroulé de la prise de décision d’Emmanuel Macron n’ont pas plu au principal intéressé, selon Libération : « BRP et Charon racontent n’importe quoi, avec parfois une dose de mythomanie », aurait déclaré le chef de l’État à l’endroit de ses conseillers. Une manière de leur intimer de « rester à leur place », comme le suggère à son tour Bruno Le Maire.

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