Covid-19 et Noël : la France parmi les pays privilégiés ?

De nombreux pays ont serré la vis concernant les restrictions sanitaires, à quelques jours de Noël.
De nombreux pays ont serré la vis concernant les restrictions sanitaires, à quelques jours de Noël.

Si le gouvernement français a décidé de laisser une certaine souplesse pour les 24 et 25 décembre, d’autres pays viennent, à l’inverse, de durcir leurs mesures face à une hausse des cas de coronavirus.

Levée du couvre-feu le soir du réveillon, pas de règles au sens juridique du terme sur le nombre de convives mais de simples recommandations - ne pas réunir plus de six adultes à table -, aucune restriction dans les déplacements... Si les fêtes de Noël seront forcément particulières en raison du contexte sanitaire, le gouvernement français a fait le choix d’imposer le moins de règles possibles sur le sujet.

Certaines mesures restent cependant en vigueur, comme l’interdiction d’ouvrir les bars, les restaurants ou les remontées mécaniques dans les stations de ski. Mais la France fait tout de même figure d’exception au milieu de pays qui ont dû serrer la vis ces derniers jours.

La Belgique face à un nombre de morts important

Chez nos voisins belges, les mesures sont particulièrement strictes. Un seul convive est autorisé par foyer, ou deux si la personne qui reçoit vit seule. Le couvre-feu de minuit à 5h (voire même dès 22h dans certaines régions) est maintenu le soir du réveillon de Noël. Et pour les contrevenants, les amendes prévues sont très chères : 250 euros pour les invités et 750 euros pour les hôtes. D’après les Échos, la police aura même le droit de contrôler l’intérieur des foyers pour l’occasion.

Il faut dire que, selon les statistiques officielles en date du 16 décembre, le plat pays est celui qui compte le plus grand nombre de morts du coronavirus proportionnellement à sa population, avec 1 582 morts par million d’habitants. Bien loin devant l’Italie (1 092 par million d’habitants), le Royaume-Uni (969,7) ou les États-Unis (921).

L’Allemagne autorise le cercle familial proche

L’Allemagne aussi a fait le choix de durcir ses mesures le 15 décembre, en imposant un confinement plus stricte jusqu’au 10 janvier, face à une deuxième vague qu’elle peine à endiguer. Les écoles ont ainsi fermé leurs portes, tout comme les commerces non essentiels.

Pour Noël, le gouvernement offre tout de même la possibilité pour un foyer d’accueillir quatre adultes (de plus de 14 ans), qui peuvent être issus de différents foyers mais qui doivent être dans le cercle familial proche. Par ce terme, le gouvernement désigne les “époux, compagnons, et les membres de la ligne directe, frères et soeurs”, précise le site d’actualité The Local. Il est également possible de réunir en tout cinq adultes, de deux foyers différents seulement.

Interdit de quitter sa commune en Italie

L’Italie a également pris une décision drastique, dans l’espoir d’éviter une reprise des contaminations liées aux fêtes de fin d’année. Vendredi 18 décembre, le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a annoncé la mise en place d’un nouveau confinement. Du 21 décembre au 6 janvier, il est interdit de quitter sa région sauf pour des raisons professionnelles ou sanitaires. Les 25 et 26 décembre, il est même proscrit de quitter sa commune. Par ailleurs, le couvre-feu en vigueur de 22h à 6h est maintenu le soir du réveillon.

Pour Noël, il sera possible de recevoir deux convives et leurs enfants (les plus de 14 ans sont considérés comme des adultes dans ce cadre). Giuseppe Conte a cependant expliqué que les forces de l’ordre n’avaient ni les moyens, ni la volonté de contrôler les domiciles des Italiens, précise France 24. Une sortie pour aller voir ses proches est autorisés par jour, dans la limite des restrictions géographiques. Un allègement est prévu les 28,29, 30 décembre et le 4 janvier, avec la possibilité de se promener librement dans sa commune et l’ouverture des commerces jusqu’à 21h, rapporte BFMTV. “Reconfiner tout le pays est une décision douloureuse, mais nécessaire”, a commenté le président du Conseil italien, Giuseppe Conte.

VIDÉO - Coronavirus : l'Italie se reconfine juste avant les fêtes

Les Pays-Bas, plus sévères qu’au printemps

Les Pays-Bas ont fait le choix d’imposer un confinement dès le 14 décembre pour une durée de cinq semaines, qui s’accompagne de la fermeture des écoles, des musée, des bars, des restaurants et même des commerces non essentiels (qui étaient pourtant restés ouverts au printemps dernier). Pour Noël, les Hollandais pourront recevoir trois invités, précise Courrier International.

L’Angleterre a fait le choix d’un confinement local, imposé à Londres et dans le sud-est du pays, samedi 19 décembre, ce qui implique qu’il sera impossible d’y recevoir des convives à Noël. Ailleurs, les rassemblements ne pourront avoir lieu que le 25 décembre, et non pas dès le 24. “C'est avec le cœur lourd que je dois vous dire que nous ne pouvons pas laisser Noël se dérouler comme prévu”, a commenté Boris Johnson. Un confinement a également été décrété au Pays de Galles à partir du 20 décembre, selon France 24. Il sera cependant autorisé de se réunir à deux foyers, mais uniquement le jour de Noël, précise le Liverpool Echo.

De son côté, la Lituanie a fait le choix d’interdire les déplacements dans le pays du 16 décembre au 3 janvier. Pour s’assurer que les Lituaniens respecteront cette règle, de nombreux barrages routiers ont été installés. Seuls les déplacements professionnels, pour raison de santé ou pour un enterrement sont autorisés.

Le confinement d’automne, la bonne solution ?

La Corée du Sud vient également de prendre des mesures restrictives, puisque les rassemblements de cinq personnes ou plus sont interdits à Séoul et dans ses environs à partir du 23 décembre, précise l’agence de presse Yonhap. Ce qui concerne tout de même près de la moitié des habitants du pays.

Face aux décisions prises ailleurs, le gouvernement français s’est félicité d’avoir mis en place un deuxième confinement durant l’automne. “Les autres pays sont en train de converger vers des mesures que nous avons prises très tôt. [...] Le virus continue à circuler en France mais beaucoup moins vite que dans certains pays”, a commenté le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur France 3, dimanche 20 décembre.

“Le deuxième confinement est un exemple d’efficacité, car nous avons pris la décision au bon moment. Nous l’avons expliqué, les Françaises et les Français ont agi et, par leur action, ont réussi à casser le cycle du virus”, s’est de son côté félicité Emmanuel Macron, dans une interview donnée à L’Express. Il faudra certainement attendre le milieu du mois de janvier pour savoir si la stratégie de la France était la bonne.

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