Covid-19 : comment fonctionnent les différents seuils d'alerte à l'étranger ?

Comme bien d'autres pays, la France mise sur la création de différentes zones pour lutter contre le Covid-19 et adapter les restrictions.
Comme bien d'autres pays, la France mise sur la création de différentes zones pour lutter contre le Covid-19 et adapter les restrictions.

Plusieurs pays ont misé sur des mesures localisées pour lutter contre le coronavirus tout en maintenant à flot l’économie. Si la plupart comptent trois ou quatre zones, les critères et restrictions qui en découlent sont bien différents d’un endroit à l’autre.

Chaque pays a sa propre stratégie pour tenter de lutter contre le coronavirus tout en permettant à l’économie de repartir autant que possible. Ces derniers mois, la France a opté pour une gestion locale, en passant par la création de différentes catégories. D’abord, le pays est divisé en zones vertes, rouges et en état d’urgence sanitaire. Plus aucune région française n’est placée en état d’urgence sanitaire depuis le 18 septembre.

Mais pour tenter d’endiguer une deuxième vague qui semble déjà inévitable par endroits, le gouvernement a décidé d’aller plus loin dans les mesures différenciées en divisant les zones rouges en trois sous-catégories, comme l’a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran, le 23 septembre : la zone d’alerte, la zone d’alerte renforcée et la zone d’alerte maximale.

Chacune d’entre elles correspond à différents critères et implique des restrictions plus ou moins sévères. La zone d’alerte concerne les lieux où plus de 50 nouveaux cas pour 100 000 habitants se déclarent sur une durée de sept jours, mais avec un taux de circulation faible chez les personnes âgées. La principale mesure est alors une limitation à 30 personnes pour les rassemblements dans les établissements recevant du public.

Les lieux qui enregistrent plus de 150 nouveaux cas pour 100 000 habitants (avec 50 cas pour 100 000 chez les personnes âgées) passent en zone d’alerte renforcée. Ce qui implique des restrictions plus grandes comme l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace publique, mais aussi la fermeture des salles de sport, des bars à partir de 22h et la réduction à 50% des effectifs dans les salles et amphithéâtres à l’université.

Enfin, la zone d’alerte maximale concerne les endroits qui comptent plus de 250 nouveaux cas pour 100 000 habitants sur sept jours et 30% des places de réanimation occupées par des patients qui ont le Covid-19. La fermeture des bars est alors totale et le télétravail est fortement recommandé.

L’Angleterre coupée en trois dès mercredi

D’autres pays ont également opté pour des protocoles différenciés selon les régions. C’est le cas de l’Angleterre, comme le dévoile notamment le Daily Mail ce 12 octobre. Le Premier ministre, Boris Johnson, a annoncé les détails de ce nouveau plan en fin journée. Selon les informations du The Telegraph, le pays sera coupé en trois zones, chacune associée à une couleur, à partir de mercredi 14 octobre : “risque moyen”, “risque élevé” et “risque très élevé”.

Dans la première, les règles actuelles resteront applicables, à savoir l’interdiction de rassemblements de plus de 6 personnes, pas plus de 15 invités pour les mariages, la pratique des sports collectifs possible uniquement à l’extérieur, et un couvre-feu à partir de 22 heures. Cette zone associée à la couleur verte concerne les endroits qui comptent entre 0 et 20 cas pour 100 000 habitants.

Dans les zones à risque élevé, de couleur orange, en plus des règles déjà en cours, les membres de différents foyers auront interdiction de se voir en intérieur. Elle s’applique aux lieux qui comptent entre 20 et 50 cas pour 100 000 habitants.

La dernière catégorie, dite “à risque très élevé” et correspondant à la couleur rouge, englobe les lieux qui comptent plus de 50 cas de coronavirus pour 100 000 habitants. Là, les bars seront complètement fermés, les restaurants ne pourront maintenir leur activité qu’avec la vente à emporter, les rencontres entre membres de différents foyers seront interdites, et les habitants n’auront le droit de quitter leur zone que pour les déplacements nécessaires (travail, éducation ou santé) mais seront tenus d’y revenir en fin de journée.

Ces nouvelles restrictions devraient d’abord être valables pour une durée de quatre semaines. Selon l’entourage du Premier ministre, cité par le Daily Mail, ces mesures coup de poing ont été prises dans l’espoir d’éviter un nouveau confinement national.

La Californie s’appuie sur les couleurs

De l’autre côté de l’Atlantique, si Donald Trump a toujours été très réticent à l’idée de prendre des mesures nationales, le gouverneur de Californie s’en est chargé pour son État. Fin septembre, il a mis en place un système s’appuyant sur 4 niveaux, afin de tenter d’endiguer l’épidémie tout en maintenant l’économie à flot.

Comme c’est le cas en France et en Angleterre, la Californie mise sur un système de couleurs. Le jaune correspond au risque minimal, lorsque moins d’un nouveau cas pour 100 000 habitants est enregistré par jour. La vie est alors presque à la normale, les commerces et entreprises sont ouverts mais une protection du visage est nécessaire à l’intérieur.

Dans les zones à risque modéré, de couleur orange, les commerces et entreprises sont ouverts mais ne peuvent accueillir que 50% de leurs capacités.

Dans les zones à risque important - correspondant à la couleur rouge - qui comptent entre 4 et 7 nouveaux cas par jour pour 100 000 habitants, une partie des commerces non essentiels sont fermés, les autres ne peuvent accueillir que 25% de leurs capacités habituelles, mais les installations extérieures sont facilitées.

Dans les zones violettes, dites à risque étendu, la plupart des activités non essentielles sont interdites. Ces restrictions concernent les lieux où plus de 7 nouveaux cas de coronavirus pour 100 000 habitants sont enregistrés chaque jour et où le taux de positivité dépasse les 8%.

La technique précoce de la Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande s’est également - et très tôt - appuyée sur un système différenciant, et ça a payé, puisque le pays s’est débarrassé deux fois du Covid-19. Dès le début de la crise, au printemps dernier, le gouvernement a mis en place quatre niveaux d’alerte, associés à différentes restrictions.

Le niveau 1 correspond à une vie normale, hormis le fait que les frontières restent fermées et que les voyageurs de retour dans le pays doivent observer une quatorzaine. Le niveau 2 d’alerte implique que les activités sont maintenues mais que la distanciation sociale est obligatoire.

Avec le niveau 3, les restrictions sont plus élevées. Une partie des commerces non essentiels sont fermés, les restaurants ne sont autorisés qu’à faire de la vente à emporter, le télétravail est de mise autant que possible et les établissements scolaires sont fermés.

Le niveau 4, le plus élevé, correspond à un confinement total. Si, dans un premier temps, le pays tout entier est entré en niveau 4, les mesures ont pas la suite été prises localement, selon le nombre de cas enregistrés dans les villes ou les zones géographiques. Ainsi, en août dernier, Auckland et sa région ont passé quelques semaines en niveau 3, alors que le reste du pays était en niveau 2.

Des zones moins strictes en Pologne

Face à une nouvelle hausse des cas durant l’été, la Pologne a également misé sur un système local par couleurs afin d’adapter les restrictions aux risques.

Il se divise en trois. Dans les zones vertes, les stades et salles de cinéma ne peuvent accueillir que 50% de leurs capacités habituelles, et les fêtes ne peuvent compter plus de 150 invités.

Dans les zones jaunes, les événements sportifs peuvent accueillir 25% du public habituel, tout comme les salles de cinéma. Les mariages sont restreints à 75 invités et il est obligatoire de se couvrir le nez et la bouche dans les lieux de culte.

En zone rouge, la capacité des transports en commun est réduite, les mariages peuvent encore compter 50 personnes, les bâtiments religieux ne peuvent accueillir que 50% de leurs effectifs, les spectateurs sont interdits pour les événements sportifs, les événements culturels sont annulés et les restaurants ferment à 22h. Une dernière couleur, le rose, a été attribuée aux zones qui risquent de basculer en zones jaunes.

Si le système de couleurs revient dans plusieurs pays, les mesures qui lui sont associées sont très variables.

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