Conférence interdite à Lille: Mélenchon fustige "un abus de pouvoir" du préfet

Le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon (C) lors d'un rassemblement à Lille le 18 avril 2024 (FRANCOIS LO PRESTI)
Le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon (C) lors d'un rassemblement à Lille le 18 avril 2024 (FRANCOIS LO PRESTI)

Jean-Luc Mélenchon a fustigé vendredi un "abus de pouvoir" de la part du préfet du Nord qui a annulé la veille la conférence sur le Proche-Orient qu'il devait tenir à Lille, la figure de proue de La France insoumise demandant que le fonctionnaire soit "sanctionné".

"Nous ne pouvons faire mieux que de nous référer à la parole du président ou du Premier ministre. Le préfet a fait un abus de pouvoir et dès lors, il doit être sanctionné pour cela", a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur BFM TV.

Jeudi, après l'annulation par la préfecture du Nord de la conférence sur le Proche-Orient que le triple candidat à la présidentielle devait tenir à Lille, Emmanuel Macron a indiqué souhaiter que chacun "puisse exprimer sa voix".

"Je ne partage pas la vision des choses, ni sur le conflit au Proche-Orient, ni sur beaucoup de choses, de Jean-Luc Mélenchon mais je pense que c'est important qu'il puisse exprimer sa voix", a déclaré le chef de l'Etat.

"La République réprime les propos racistes, antisémites", a-t-il martelé. "Il y a des juges pour juger de cela", également pour apprécier des "questions d'ordre public".

Le Premier ministre Gabriel Attal a ensuite tenu des propos similaires dans la soirée.

La préfecture du Nord a notamment justifié son interdiction par "des appels à la mobilisation lancés par plusieurs organisations" opposées à la conférence, comme l'Union nationale inter-universitaire (UNI) ou l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), pouvant entraîner "des heurts sur la voie publique".

"Je me suis exprimé déjà plus d'une dizaine de fois sur les sujets qui nous occupaient. Et personne n'a jamais rien trouvé à redire aux propos que j'ai tenus", a appuyé Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV.

Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon s'est expliqué sur la référence faite la veille au nazi Adolf Eichmann, responsable de la logistique de la solution finale, qui a fait naître un début de polémique.

"+Moi je n'ai rien fait+, disait Eichmann. +Je n'ai fait qu'obéir à la loi telle qu'elle était dans mon pays+. Alors ils disent qu'ils obéissent à la loi et ils mettent en oeuvre des mesures immorales qui ne sont justifiées par rien ni personne", avait-il déclaré jeudi à Lille, semblant établir une comparaison avec le président de l'université qui a annulé la conférence qu'il devait initialement tenir.

"J'ai le sens quand même de l'Histoire et je la connais bien", a-t-il assuré sur BFMTV vendredi, précisant avoir pris comme référence le livre "Les Origines du totalitarisme" de la philosophe et politologue Hannah Arendt.

"Elle explique comment le mal, le mal absolu, tente toujours de se diluer, en compartimentant les tâches", a-t-il dit, en estimant que le président de l'université s'était "comporté dans cette logique de la propagation du mal".

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