Bruno Retailleau sur la fin de vie : « Ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale est très grave »

Bruno Retailleau au Sénat en octobre 2023.  - Credit:@Elodie Gregoire / Elodie Grégoire pour « Le Point »
Bruno Retailleau au Sénat en octobre 2023. - Credit:@Elodie Gregoire / Elodie Grégoire pour « Le Point »

L'Assemblée nationale débattra dans l'hémicycle à partir du 27 mai du projet de loi sur la fin de vie, à partir d'un texte profondément remanié par les 70 députés de la commission parlementaire spéciale. Cette copie, élaborée sous la houlette du député Olivier Falorni, qui se bat depuis des années pour instaurer une aide légale à mourir, ouvre considérablement le champ de la loi, en faisant sauter plusieurs critères qui en bornaient l'application.

À tel point que même la présidente de la commission, l'ex-ministre de la Santé Agnès Firmin-Le Bodo, a fait part publiquement de ses désaccords. Après débat et vote à l'Assemblée, le texte sera examiné par le Sénat. Où l'attend de pied ferme la majorité de droite. Son patron, le sénateur LR de Vendée, Bruno Retailleau, livre son analyse en exclusivité pour Le Point sur ce premier débat parlementaire.

Le Point : Comment réagissez-vous au texte sorti de la commission spéciale de l'Assemblée nationale ?

Bruno Retailleau : Tous les cadres ont sauté. Je ne suis pas surpris. J'ai toujours dit que l'encadrement de « l'aide à mourir » était illusoire. En cinq jours, cette commission spéciale a accompli une trajectoire que la Belgique avait mis vingt-deux ans à effectuer, et le Canada huit ans. C'est la démonstration de ce que je dénonce, avec d'autres, depuis le début : à partir du moment où l'on épouse la logique du droit à mourir, les engrenages s'enclenchent et la machine des « droits à » s'emballe pour aller toujours p [...] Lire la suite