Le « Beauvau de la Sécurité civile » lancé ce mardi, pour repenser le rôle des pompiers

Le « Beauvau de la Sécurité civile » est lancé ce mardi 23 avril 2024 pour repenser un modèle qui s’essouffle. (photo d’illustration)
DIMITAR DILKOFF / AFP Le « Beauvau de la Sécurité civile » est lancé ce mardi 23 avril 2024 pour repenser un modèle qui s’essouffle. (photo d’illustration)

POLITIQUE - Financement, missions, volontariat, recrutement... Le gouvernement lance ce mardi 23 avril au ministère de l’Intérieur un cycle de concertations pour repenser le modèle de la Sécurité civile, en première ligne face au dérèglement climatique et à la désertification médicale, sans pour autant que les finances ne suivent, déplorent les principaux intéressés.

Ce « Beauvau de la sécurité civile » doit réunir sur plusieurs mois tous les acteurs du secteur, y compris les financeurs - départements et communes - pour « réfléchir aux moyens de défendre et d’adapter notre modèle français », indique le ministère de l’Intérieur.

« La première des choses, c’est de redéfinir le champ missionnel » des sapeurs-pompiers, affirme à l’AFP Jean-Paul Bosland, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).

« On prend de plein fouet la désertification médicale », sans oublier « les conséquences du dérèglement climatique » - feux de forêts, inondations... -, souligne le lieutenant-colonel.

Il réclame une augmentation des effectifs à 250 000 sapeurs-pompiers volontaires, contre 197 000 actuellement, et à 45 000 sapeurs-pompiers professionnels, contre 41 000 actuellement.

« Il y a une utilisation abusive des sapeurs-pompiers qui deviennent la cinquième roue du carrosse en matière sociale ou en matière d’interventions qui n’ont pas le caractère d’urgence », abonde Olivier Richefou, président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours.

Les syndicats abordent le rendez-vous avec combativité

« Alors que nombre de Sdis (service départemental d’incendie et de secours) ont eu du mal à boucler leur budget », André Accary, président de la commission Sdis de Départements de France, juge que ce rendez-vous est l’occasion de « tout remettre sur la table », à commencer par le système de financement.

Aujourd’hui, les Sdis sont financés à 90 % par les départements et les communes et à 10 % par l’État, au travers notamment de la taxe sur les conventions d’assurances, explique le président divers droite du département de Saône-et-Loire.

Ces dernières années, « il a fallu faire des efforts financiers considérables sur l’ensemble des territoires pour adapter la réponse en termes de matériel », relève-t-il.

La FNSPF et Départements de France comptent également sur ce Beauvau de la Sécurité civile pour défendre le modèle français basé sur le volontariat, aujourd’hui menacé par une directive européenne relative au temps de travail.

De leur côté, les syndicats abordent le rendez-vous avec combativité. L’intersyndicale des sapeurs-pompiers professionnels a déposé un préavis de grève pour la journée du 16 mai, et appelé à une mobilisation à Paris, pour faire « front commun » en vue des concertations.

Elle réclame aussi une refonte du financement des Sdis, ainsi que la revalorisation de la prime de feu, actuellement de 25 % du salaire, ou une révision des mesures de fin de carrière.

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