Valérie Hayer financée par des entreprises américaines ? L’attaque trompeuse de Jordan Bardella

Le président du Rassemblement national a accusé son adversaire de recevoir des financements de "grandes boîtes américaines". Une « fake news », dénonce la Macronie.

Le président du RN Jordan Bardella photographié en amont du débat face à Valérie Hayer sur BFMTV jeudi 2 mai.

POLITIQUE - C’est l’histoire d’un contre-kem’s qui fait flop. Ce jeudi 2 mai, lors du débat qui l’opposait à Valérie Hayer dans le cadre des élections européennes, Jordan Bardella a accusé la candidate du camp présidentiel d’être financée par des géants américains de la tech. Et donc d’être à la botte d’intérêts atlantistes contraires à ceux de la France.

Européennes 2024 : Raphaël Glucksmann domine (aussi) la gauche sur les réseaux sociaux

« Votre campagne est financée par l’ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, NDLR), le parti politique européen qui finance votre campagne est financé par Microsoft, Amazon, Meta… », a attaqué le président du RN sur BFMTV, avant d’enfoncer le clou : « moi, je ne reçois pas de financements de grandes boîtes américaines ».

Si on comprend bien l’objet de la manœuvre, visant à relativiser le procès en russophilie fait au RN, dont plusieurs campagnes ont été financées depuis la Russie dans le sillage de positionnements pro-Poutine maintes fois exprimés par Marine Le Pen, Jordan Bardella a fait fi de précision et d’exactitude dans sa contre-offensive.

Comme l’a rapidement relevé le site spécialisé dans l’actualité européenne Euractiv, l’attaque ne tient pas, car ni Valérie Hayer ni aucun eurodéputé Renaissance n’appartiennent à l’ALDE, même si cette formation siège au Parlement européen au sein du groupe Renew, présidé par la tête de liste du camp présidentiel.

Or, c’est bien de l’ALDE dont il est question dans l’argumentaire de Jordan Bardella, puisqu’il a brandi la déclaration annuelle des donations, sur laquelle on constate qu’effectivement cette formation a reçu 18 000 euros de la part de Microsoft ou d’Amazon en 2023. Pour autant, cela signifie ne signifie pas que ces géants américains de la tech financent la campagne de Valérie Hayer car non seulement elle n’est pas membre de cette formation, mais surtout car les macronistes s’opposaient dès 2019 à ce type de financements privés auxquels souscrivaient leurs alliés européens.

Sans surprise, le parti d’extrême droite se retrouve donc accusé d’avoir relayé une fake news. « Le Rassemblement national a toujours du mal avec le financement des campagnes. Nous ne sommes pas membres de l’ALDE et nous sommes depuis toujours opposés aux financements des partis par des entreprises. Notre campagne est financée par nos partis nationaux », a répliqué le directeur de campagne de Valérie Hayer, Pieyre-Alexandre Anglade.

Par ailleurs, on rappellera à toutes fins utiles que le financement de campagne électorale par des entreprises est interdit en France. Ce que Jordan Bardella fait mine d’ignorer.

À voir également sur Le HuffPost :

  

Européennes 2024 : Raphaël Glucksmann domine (aussi) la gauche sur les réseaux sociaux

Gabriel Attal tweete « Pas mal non ? C’est français » et se fait moquer par ses opposants