Au Venezuela, arrestation de l’ex-ministre du Pétrole, devenu “crapule”

Pendant longtemps, Tareck El Aissami fut le roi du pétrole au Venezuela. Le principal soutien grâce auquel la révolution bolivarienne a pu financer les vastes programmes sociaux qui lui ont permis de se maintenir au pouvoir depuis 1999.

Puis l’homme de confiance du défunt Hugo Chávez et vice-président de son successeur Nicolás Maduro de 2017 à 2018 a disparu des radars lorsque a éclaté, en 2023, un gigantesque scandale lié à la disparition de plusieurs milliards de dollars détournés par le biais de cryptomonnaies. Pendant un an, Tareck El Aissami est resté introuvable.

Jusqu’à ce qu’il réapparaisse le mardi 9 avril, vêtu d’un tee-shirt noir, “menotté et escorté”, note avec étonnement le journal El Nacional. Le procureur général, Tarek William Saab, a déclaré à la presse :

“Ces crapules, qui ont utilisé à mauvais escient les postes que l’État leur a confiés, se sont alliées à des hommes d’affaires […] afin de chercher […] à détruire l’économie vénézuélienne.”

Il recevra une “sanction exemplaire” pour les crimes de trahison, appropriation de patrimoine public, trafic d’influence, blanchiment d’argent et association de malfaiteurs, a ajouté le fonctionnaire, cité cette fois par le journal colombien El Tiempo. Les autorités ne précisent pas les conditions de l’arrestation de l’ancien ministre du Pétrole entre 2020 et 2023.

Vaste coup de filet

En plus de Tareck El Aissami, également ancien président de la compagnie pétrolière nationale Petróleos de Venezuela (PDVSA), un ex-ministre de l’Économie et un ex-président du Fonds de développement national ont été appréhendés. Au total, 54 personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire de détournement de fonds et 17 autres sont sous le coup d’un mandat d’arrêt.

Lorsque Tareck El Aissami a été forcé à renoncer à son poste, en avril 2023, l’opposition a dénoncé une purge politique ayant pour but de “redistribuer le poids des différentes factions du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) [le parti au pouvoir], en l’excluant du jeu” politique vénézuélien.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :