Gaza: Netanyahu promet d'entrer dans Rafah "avec ou sans accord" de trêve

Benjamin Netanyahu a affirmé sur X (ex-Twitter) ce mardi 30 avril qu'il n'était "pas question" "d'arrêter la guerre avant d’avoir atteint tous les objectifs", soit "éliminer les bataillons du Hamas".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis ce mardi 30 avril que son armée entrerait dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qu'une trêve soit conclue ou non, peu avant l'arrivée en Israël du chef de la diplomatie américaine.

"L’idée selon laquelle nous arrêterions la guerre avant d’avoir atteint tous nos objectifs est hors de question", a-t-il écrit sur X.

Avant d'ajouter: "Nous entrerons dans Rafah et y éliminerons les bataillons du Hamas – avec ou sans accord, afin d’obtenir une victoire complète".

Benjamin Netanyahu a lancé cet avertissement en dépit de la réprobation de nombreuses capitales, à commencer par Washington, et organisations humanitaires qui redoutent des pertes civiles massives en cas d'offensive sur cette ville devenue un refuge pour un million et demi de Palestiniens.

Antony Blinken, après l'Arabie saoudite et la Jordanie, est attendu dans la soirée en Israël, lors de sa septième mission au Proche-Orient pour tenter d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas, en guerre depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien.

Les pays médiateurs attendent pendant ce temps une réponse du mouvement islamiste à une proposition de trêve de 40 jours, associée à une libération d'otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Le secrétaire d'État américain avait dit lundi "espérer" une réponse favorable du Hamas à une proposition qu'il a qualifiée d'"extraordinairement généreuse de la part d'Israël". Mais en parallèle à ces espoirs de trêve, Israël affirme ainsi maintenir son projet d'offensive terrestre sur la ville de Rafah, frontalière avec l'Egypte, où, selon Israël, le Hamas a regroupé quatre bataillons.

Benjamin Netanyahu affirme qu'une offensive sur Rafah est nécessaire pour vaincre le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et libérer les otages.

Après une réunion lundi au Caire avec des représentants de l'Egypte et du Qatar, deux des pays médiateurs avec les Etats-Unis, une délégation du Hamas a regagné Doha, afin d'étudier la nouvelle proposition de trêve et devrait donner sa réponse "aussi vite que possible", a déclaré à l'AFP une source proche du mouvement.

Selon le site al-Qahera News, proche du renseignement égyptien, la délégation du Hamas doit revenir au Caire "avec une réponse écrite". Israël attendra de son côté jusqu'à "mercredi soir" une réponse du Hamas avant de décider s'il enverra ou non une délégation au Caire, a déclaré mardi un responsable.

Cette proposition fait suite à des mois de blocage dans les négociations indirectes visant à mettre fin à la guerre, après une trêve d'une semaine, fin novembre, qui avait permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.

Mardi, des frappes aériennes ont visé Rafah ainsi que la ville voisine de Khan Younès et la ville de Gaza, dans le nord du territoire, selon un correspondant de l'AFP.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 47 personnes ont été tuées en 24 heures à travers la bande de Gaza.

Le Hamas réclame en particulier un cessez-le-feu permanent avant tout accord sur la libération des otages, ce qu'Israël a toujours refusé.

Les exigences du mouvement islamiste portent aussi sur "un retrait (israélien) de la bande de Gaza, le retour des déplacés, un calendrier clair pour le début de la reconstruction et un accord d'échange qui lève toute injustice envers les détenus palestiniens, hommes et femmes", a déclaré lundi à l'AFP un des négociateurs, Zaher Jabareen.

Après avoir enduré le froid de l'hiver, les familles déplacées à Rafah subissent à présent la chaleur qui monte, sans eau courante, menacées par la propagation des maladies.

"Nous demandons au monde entier d'appeler à une trêve durable, cela suffit", a lancé un Palestinien, Abou Taha, qui veillait des proches tués à l'hôpital al-Najjar de Rafah.

L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrive au compte-gouttes principalement depuis l'Egypte via Rafah, mais reste très insuffisante face aux immenses besoins des 2,4 millions de Gazaouis.

Les États-Unis font pression sur Israël pour qu'il facilite l'entrée de l'aide par la route et ont par ailleurs commencé à construire un port flottant face au littoral de Gaza, destiné à accueillir des cargaisons arrivées par bateau.

Article original publié sur BFMTV.com