Après le débat raté contre Trump, Biden et la Maison Blanche sur tous les fronts pour rassurer les démocrates

Joe Biden, ici le 1er juillet 2024, est en mauvaise posture depuis son débat raté contre Donald Trump pour la présidentielle du 5 novembre 2025.
ANDREW HARNIK / Getty Images via AFP Joe Biden, ici le 1er juillet 2024, est en mauvaise posture depuis son débat raté contre Donald Trump pour la présidentielle du 5 novembre 2025.

ÉTATS-UNIS - Seuls contre (presque) tous. La Maison Blanche et Joe Biden se sont employés ce mardi 2 juillet à répondre aux attaques d’éminents membres du parti démocrate qui s’interrogent sur la candidature du président à l’élection de novembre après son débat calamiteux contre Donald Trump jeudi dernier.

Après le débat raté de Biden contre Trump, l’influente Nancy Pelosi sort du silence

Si les critiques étaient nombreuses mais restaient cantonnées aux « off » des journalistes jusque-là, ce début de semaine a été marqué par des prises de positions fortes de la part de ténors du parti. À l’image de Nancy Pelosi, ancienne cheffe de file démocrate à la Chambre des Représentants, qui a jugé qu’il était « légitime » de s’interroger sur les capacités de Joe Biden. Elle a également affirmé qu’elle lui apportait un soutien sans faille.

Sa prise de parole n’en reste pas moins un coup de tonnerre, auquel s’ajoute l’appel du représentant démocrate Lloyd Doggett qui a demandé au président d’abandonner la course à la Maison Blanche. « J’ai espoir qu’il prendra la décision difficile et douloureuse de se retirer. Je l’appelle respectueusement à le faire », a-t-il écrit dans un communiqué. Il est le premier démocrate à oser franchir cette ligne. D’autres avouent face caméra que Biden va probablement être battu par Trump le 5 novembre.

Biden dit avoir trop « voyagé » avant le débat

Face à la panique dans les rangs démocrates, Joe Biden a d’abord tenté de justifier sa performance catastrophique au débat diffusé sur CNN. Il a jugé que ce n’était « pas très malin » d’avoir « voyagé à travers le monde plusieurs fois » peu avant cette confrontation, et que cela l’avait amené à « presque (s’)endormir sur scène », en ajoutant : « Ce n’est pas une excuse mais une explication ».

Le président américain s’est rendu en France du 5 au 9 juin, puis en Italie du 12 au 14 juin, en enchaînant avec un déplacement de campagne en Californie. Il a par la suite pris six jours pour préparer le débat du 27 juin dans la résidence de Camp David, une période pendant laquelle il n’a pas eu d’activité publique.

Jusqu’ici, l’argument de ses partisans était de dire que Joe Biden avait eu une « mauvaise soirée », donc passagère, et de souligner qu’il souffrait d’un « rhume » gênant son élocution, ce qu’a encore répété ce mardi sa porte-parole Karine Jean-Pierre.

Kamala Harris reste derrière Biden

Le président « sait comment rebondir », a d’ailleurs assuré cette dernière. Un journaliste lui a aussi demandé si Joe Biden n’était pas atteint de la maladie d’Alzheimer ou de démence. Karine Jean-Pierre a évacué fermement : « C’est non. Et j’espère que vous demanderez la même chose à l’autre gars [Donald Trump, NDLR]. »

La vice-présidente Kamala Harris, dont le nom est de plus en plus soulevé quand il s’agit de trouver une alternative à Joe Biden, a pour sa part apporté un soutien sans équivoque au président de 81 ans. « Joe Biden est notre candidat, nous avons battu Donald Trump une fois et nous allons le battre à nouveau », a-t-elle insisté sur la chaîne CBS News.

L’unité de la Maison Blanche derrière Joe Biden ne suffit toutefois pas à rassurer les sceptiques. Le président en a bien conscience et a prévu de s’adresser aux gouverneurs démocrates à une conférence en visio mercredi. Plusieurs d’entre eux s’étaient plaints de ne pas avoir eu d’entretien avec Joe Biden après la débâcle de jeudi dernier.

Une interview à ABC

Pointé du doigt pour son absence dans les médias, le démocrate a aussi décidé de rompre son silence. La chaîne ABC News a annoncé que Joe Biden donnerait une interview à la chaîne vendredi. Elle sera diffusée dimanche en intégralité. La Maison Blanche promet en plus une conférence de presse en solo la semaine prochaine, deux rendez-vous censés prouver que Joe Biden peut s’exprimer de manière fluide sans prompteur.

Cela sera-t-il suffisant ? La publication d’un long article du New York Times ce mardi révélant que des proches du président l’ont trouvé très affaibli ces derniers mois ne risque pas d’arranger sa situation. Les sources du quotidien, anonymes, disent avoir noté les absences « plus fréquentes » et « plus prononcées » de Joe Biden depuis quelques temps.

Selon un sondage publié mardi par CNN, 75 % des électeurs interrogés jugent que le Parti démocrate aurait de meilleures chances en novembre avec un autre candidat que lui. Donald Trump est crédité de 49 % des intentions de vote au niveau national, contre 43 % à son rival, un écart inchangé par rapport au dernier sondage de ce type, mené en avril. La vice-présidente Kamala Harris, sans l’emporter, serait mieux placée, à 45 % contre 47 % pour l’ancien président républicain de 78 ans.

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