Éric Ciotti fait fermer le siège des Républicains à Paris, juste avant le bureau politique qui doit décider de son sort

Les ténors de la droite demandent la démission ou l’exclusion de leur président de parti pour son alliance avec le RN pour les élections législatives.

POLITIQUE - Bunkerisation en cours au siège des Républicains. Un bureau politique exceptionnel devait se tenir au siège du parti, en réaction à la décision d’Éric Ciotti de passer un accord avec le Rassemblement national pour les législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet. Sauf que le président de LR a pris les devants ce mercredi 12 juin pour endiguer sa possible exclusion de sa famille politique, qui est au menu d’un bureau politique initié par la vice-présidente du parti Annie Genevard.

Éric Ciotti signe un accord avec le RN, Aurélien Pradié veut qu’il quitte Les Républicains le plus vite possible

Face à cela, Éric Ciotti a pris la décision mercredi matin de fermer le siège du parti, place du Palais-Bourbon (VIIe arrondissement de Paris). Plusieurs journalistes et permanents présents au siège des LR affirment que celui qui est encore président des Républicains a ordonné à tous les permanents du siège de quitter les lieux avant 12 heures ce mercredi. Une manière de tuer dans l’œuf l’initiative lancée par Annie Genevard, et contrer les ténors du parti qui souhaitent le démettre de ses fonctions du président des Républicains.

Dans la confusion de cette situation, une source LR confirme malgré tout au HuffPost qu’un « bureau politique se tiendra à 15 heures au musée social, 5 Rue las Cases » à Paris. Une réunion qui sera suivie d’une conférence de presse, « probablement devant le siège » du parti.

De son côté, Éric Ciotti avait affirmé dès mardi qu’il conserverait son poste et que « seuls les militants » pourraient lui enlever. Mais la pression est progressivement montée depuis hier. Et ce mercredi matin, le député LR Aurélien Pradié semblait planter le dernier clou, en affirmant que « s’il le faut, nous le sortirons du bureau des héritiers du général de Gaulle ». Une déclaration prémonitoire ou anticipée de la part de l’élu de la droite, compte tenu du geste d’Éric Ciotti ce mercredi.

Désavoué par la grande majorité de ses troupes, Éric Ciotti avait également balayé l’idée d’un bureau politique. En s’appuyant notamment sur les statuts du parti qui stipulent que la désignation du président du parti repose sur les militants et non sur ses cadres. Il avait donc rejeté sa présence à cette réunion d’urgence, qu’il jugeait infondée.

Ce qui n’avait pas empêché Annie Genevard d’envoyer un mail aux élus de la droite, contenant le message : « Vous pouvez nous adresser par retour de courriel une procuration », pour organiser l’exclusion d’Éric Ciotti pour son franchissement (presque) solitaire du cordon sanitaire qui séparait jusqu’alors la droite de l’extrême droite française.

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