Élections en Afrique du Sud, crise en Nouvelle-Calédonie, Iran, CPI…

Faire un journal, c’est être toujours en mouvement. C’est faire des choix éditoriaux, chaque jour, ne pas se laisser emporter par le tourbillon de l’actualité, prioriser, hiérarchiser, arbitrer. Tout n’est jamais d’égale importance, et pourtant parfois tout se télescope. Cette semaine, l’actualité, très forte, nous a ainsi contraints à modifier notre programmation en dernière minute, sans toutefois tout renverser. Nous ne pouvons pas tout raconter au même moment et au même niveau. Plus que jamais, l’hebdomadaire et le site sont complémentaires.

C’est pourquoi nous avons choisi de maintenir notre couverture sur l’Afrique du Sud. Trente ans après la fin de l’apartheid, les premières élections multiraciales et l’arrivée au pouvoir du premier président noir du pays, Nelson Mandela, les Sud-Africains s’apprêtent à tourner la page de l’ANC, qui fut le parti de Mandela – et ce n’est pas rien. C’est un dossier aussi politique que symbolique que nous vous proposons cette semaine. Avec deux reportages majeurs : l’un, signé du Mail & Guardian, à Johannesburg, sur le désenchantement des électeurs noirs ; l’autre, paru dans le quotidien néerlandais NRC, qui raconte les tentations sécessionnistes de la région du Cap.

Il faut dire qu’aujourd’hui l’Afrique du Sud se trouve dans une situation paradoxale : alors que sa voix se fait entendre à nouveau sur la scène internationale, les scandales de corruption, la mauvaise gestion de services publics et l’économie en berne ont terni les couleurs de la nation arc-en-ciel. Une page se tourne et pourtant l’héritage post-apartheid n’est pas tout à fait digéré.

Plus près de nous (parce qu’il s’agit d’un territoire français), il est aussi question d’un héritage mal assumé : la Nouvelle-Calédonie s’embrase à nouveau. Nous y consacrons deux pages. “Partout sur la planète, écrit El Confidencial, la puissance de la France d’outre-mer prend l’eau. Sa domination sur ses anciennes colonies africaines est presque anéantie, et voilà que viennent d’éclater, dans ses territoires du Pacifique sud, des émeutes qui ont contraint Paris à décréter l’état d’urgence.” Pour Javier Brandoli, ces troubles qui couvaient depuis des années “viennent mettre un peu plus en péril l’édifice colonial français dans le Pacifique”. Une analyse qui résume bien le regard de la presse étrangère sur cette crise.

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