États-Unis : Biden durcit sa politique migratoire, thème fétiche de Trump, à 5 mois de la présidentielle
ÉTATS-UNIS - L’élection présidentielle américaine aura lieu dans cinq mois jour pour jour. Et c’est (coïncidence ou non) le moment où Joe Biden a décidé de donner un sévère coup de barre à droite dans sa politique migratoire, thème fétiche de Donald Trump qui sera son adversaire en novembre.
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Le président américain a décidé de fermer temporairement la frontière avec le Mexique aux migrants clandestins qui demandent l’asile à compter de ce mercredi 5 juin, et à chaque fois que le nombre d’entrées illégales sur le territoire américain dépasse les 2 500 par jour sur sept jours consécutifs. C’est le cas en ce moment. Les demandeurs d’asile seraient à nouveau autorisés à entrer dès que leur nombre tomberait à 1 500 par jour, selon la Maison Blanche.
Le texte facilite aussi les expulsions vers le Mexique, à quelques rares exceptions près. Le président américain a assuré que ces nouvelles mesures permettront de « reprendre le contrôle » de la frontière avec le Mexique où affluent un nombre record de personnes fuyant notamment la pauvreté en Amérique centrale ou latine. Ces mesures aideront aussi « à rétablir l’ordre dans le processus » de demande d’asile, a-t-il déclaré.
Pas d’accord sur l’immigration au Congrès
Il a en revanche tenu à dénoncer Donald Trump et sa rhétorique anti-migrants : « Je ne diaboliserai jamais les migrants. Je ne dirai jamais que les migrants empoisonnent le sang du pays. Et je ne séparerai jamais les enfants de leurs familles à la frontière. » Le contraire de ce qu’a fait le républicain pendant sa présidence et de ce qu’il dit pendant sa campagne.
"I will never refer to immigrants as poisoning the blood of the country," President Biden said while announcing new execution action restricting asylum claims at the border.
"I'll never separate children from their families at the border. I will not ban people from this country… pic.twitter.com/rJgEuCOs4k— CBS News (@CBSNews) June 4, 2024
L’action de Joe Biden sur le thème de l’immigration était attendue, alors qu’un accord sur un texte au Congrès américain est dans l’impasse. Les élus républicains, chapeautés par Donald Trump, refusent de voter un texte qui serait une immense victoire pour le démocrate alors que l’immigration est l’un des sujets phares pour la présidentielle.
Donald Trump a d’ailleurs minimisé ces annonces. « Ce n’est qu’une façade car il sait qu’un débat aura lieu dans trois semaines », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, en référence au duel télévisé qui les opposera le 27 juin. Les deux candidats principaux à la présidentielle sont au coude-à-coude dans les sondages à cinq mois de l’élection.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) s’est dit « très préoccupé » : « Les nouvelles mesures vont empêcher nombre de personnes ayant besoin de protection internationale de bénéficier à l’asile, et elles se retrouveront sans option viable pour se mettre en sécurité. » « Nous allons contester ce décret devant les tribunaux », a aussi prévenu l’ACLU, une association de défense des droits.
Il faut dire, comme le souligne le New York Times, que la politique migratoire mise en place par Biden rompt complètement avec la tradition démocrate qui a pendant des années été en faveur de l’accueil des migrants. En 2012, rappelle le quotidien américain, Barack Obama avait signé juste avant sa réélection un décret autorisant des millions d’immigrants de rester aux États-Unis de manière légale.
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