Élections européennes: premier meeting national pour le communiste Léon Deffontaines ce jeudi

À la traîne dans les sondages et inconnu du grand public, la jeune tête de liste des communistes aux élections européennes Léon Deffontaines tient ce jeudi 11 avril son premier gros meeting de campagne, avec comme objectif de faire entendre sa voix parmi les différentes listes de gauche.

C'est dans sa ville natale d'Amiens, toujours sous le patronage de Fabien Roussel, que Léon Deffontaines va tenter de faire décoller sa campagne, lui qui stagne à environ 3% dans les sondages.

Le travail au centre de sa campagne

Un score à peine meilleur que les 2,49% réalisés par les communistes lors de la dernière élection de 2019, ce qui les avait privés de tout élu au Parlement européen. Issu d'une famille d'agriculteurs plutôt marquée à droite, Léon Deffontaines, 28 ans depuis le 15 mars dernier, a la particularité de n'avoir aucune attache familiale avec son parti, chose rare parmi les responsables communistes.

Dans la continuité de Fabien Roussel, présent symboliquement à la fin de la liste, le candidat tente de marquer sa différence à gauche en mettant en avant le travail, le nucléaire ou en critiquant les "militants écologistes" qui "méprisent le peuple" en appelant à se passer de sa voiture.

L'ancien responsable des jeunesses communistes joue également de son jeune âge pour tenter de dégager un vent de fraîcheur qui pallierait son manque de notoriété.

"Je suis effaré de voir que depuis le début on s'invective, on s'apostrophe (...) Quelle image renvoyons-nous de nous, là? Il ne faut pas s'étonner que les Français s'éloignent de la politique", a-t-il lancé le mois dernier lors du premier débat des têtes de liste sur Public Sénat, en demandant du "respect" malgré ses 27 printemps.

Léon Deffontaines a également recours aux mathématiques pour convaincre de l'utilité de sa liste. "Permettre aux quatre listes de gauche de dépasser les 5% c'est permettre de faire élire cinq députés en plus pour la gauche et surtout de faire perdre cinq députés à la droite et à l'extrême droite", a-t-il commenté devant la presse le mois dernier.

"Éclairage médiatique" de fabien Roussel

Pas suffisant, pour l'instant, pour créer une vraie dynamique dans les sondages.

"Il fait les premiers débats, alors que Ian Brossat ne les faisait pas en 2019. C'est un premier avantage, sa candidature est prise en compte", positive le patron des députés communistes André Chassaigne, présent en 5e place sur la liste. Il salue "l'éclairage médiatique" apporté par Fabien Roussel au jeune prétendant.

Venu, du haut de ses 73 ans, apporter son expérience au benjamin des têtes de liste, André Chassaigne loue les qualités de Léon Deffontaines qui "travaille, connaît les dossiers, en enregistre vite".

"Il faut que sa personnalité émerge avec un point fort. Comme pour tous les candidats, il faut mettre de la chair. Il est bien parti, mais il faut qu'il incarne les dossiers avec sa personnalité", ajoute-t-il.

Un soutien mesuré des députés communistes

Épine dans le pied de Léon Deffontaines: il n'est que peu soutenu par les députés communistes, souvent opposés à la ligne de Fabien Roussel.

Le mois dernier, l'élue des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon, grande partisane de l'union des gauches, disait ainsi ne pas être sûre de voter pour le candidat de son parti.

"Les députés vont s'engager dans la campagne, chacun à leur façon", assure l'élu des Bouches-du-Rhône Pierre Dharréville.

"Je ne connais pas Léon Deffontaines, mais il est courageux, il est méritoire", dit pour sa part le député de Seine-Maritime Sébastien Jumel qui avait soutenu Jean-Luc Mélenchon en 2022. Fera-t-il cette fois campagne pour le candidat de son parti? "Je l'inviterai dans mon département", assure-t-il.

Un score à 3% permettrait aux communistes de se faire rembourser leur campagne. En cas de résultat à 5%, seraient-ils prêts à se passer d'André Chassaigne qui quitterait l'Assemblée pour Bruxelles?

Ce cas de figure ne semble pas avoir trop traversé les esprits des uns et des autres. "Quand on aura ce problème à gérer, on le traitera", balaie Sébastien Jumel.

Article original publié sur BFMTV.com