À Paris, le procès “inédit” de trois cadres du régime de Bachar El-Assad

C’est un “procès inédit” qui s’est ouvert mardi 21 mai devant la cour d’assises de Paris, “le premier organisé en France sur les crimes du régime de Bachar El-Assad”, écrit le journal libanais L’Orient-Le Jour.

C’est aussi un procès “historique” parce que, pour la première fois, “des responsables syriens d’un si haut niveau” sont mis en accusation, renchérit le site Daraj.

Sont accusés de crimes contre l’humanité et de délits de guerre : Ali Mamlouk, ancien chef du Bureau de la sécurité nationale (la plus haute instance des renseignements du régime de Damas), Jamil Hassan, ancien chef des renseignements de l’armée de l’air, et son subordonné à l’époque, Abdel Salam Mahmoud, ancien directeur de la branche investigation de ce service.

Ils sont soupçonnés d’avoir joué un rôle dans l’arrestation, la torture et la disparition en 2013 de deux Franco-Syriens, Mazen Dabbagh et son fils Patrick. Ce n’est qu’en 2018, rapporte le quotidien britannique The Guardian, que les autorités syriennes délivrent des certificats de décès. Ils indiquent que Mazen Dabbagh serait mort en 2017 et Patrick Dabbagh en 2014. “Aucune cause de mortalité n’a été donnée, et leurs corps n’ont jamais été rendus à la famille.”

“Justice peut se faire”

Certes, le box des accusés était vide, écrit l’envoyée spéciale de L’Orient-Le Jour. “Ce n’est pas le genre de la maison Assad que d’accepter de se mettre en accusation.”

Mais l’enjeu de ce procès, à l’occasion duquel “la petite et la grande [histoire]” s’entremêlent, est important. Pour la famille des victimes, il “clôt sept longues années d’engagement, de doutes, de fatigue, d’espoirs perdus et de nouvelles lueurs”.

“Pour de nombreuses familles syriennes de disparus, la possibilité même que des personnalités aussi haut placées puissent être poursuivies est un symbole de reconnaissance de leur calvaire. Le signe que toute cette violence déchaînée contre la population depuis le déclenchement du soulèvement syrien en 2011 et sa transformation progressive en guerre civile ne laissent pas indifférent. Et que justice peut se faire.”

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