Bretagne: trois personnes mises en examen après le démantèlement d’un trafic de Fentanyl

Trois personnes ont été mises en examen par un juge d'instruction à Rennes, jeudi 13 juin, après le démantèlement d’un trafic de Fentanyl, un puissant analgésique opioïde, a annoncé Philippe Astruc, procureur de la République de Rennes, dans un communiqué, confirmant une information du Parisien.

Il s’agit de deux hommes et d’une femme, âgés de 26 à 44 ans et de nationalité géorgienne. Les deux hommes ont été placés en détention provisoire. La femme a quant à elle été placée sous contrôle judiciaire.

"Fortement dépendants" au médicament

Les suspects résident dans des logements sociaux à Rennes et "sont fortement dépendants au Fentanyl", a détaillé Philippe Astruc. "Ils ne présentent pas d’antécédents judiciaires notable, bien que l’un avait été condamné à deux reprises en 2022 et 2024 et pour des faux et usage de faux en écriture en 2022 et 2024", a-t-il ajouté.

Tout commence le 15 mai 2023. Ce jour-là, sous l’égide du parquet de Saint-Nazaire, un homme est interpellé en flagrant délit par des policiers à La Baule. Le suspect, à bord d’un 4x4 BMW noir, "présentait à plusieurs pharmacies locales des ordonnances volées et/ou falsifiées pour obtenir la délivrance de médicaments contenant du Fentanyl dans sa posologie maximale", a détaillé le procureur de la République de Rennes.

Deux jours plus tard, le 17 mai, le parquet de Saint-Nazaire a ouvert une information judiciaire des chefs de "faux et usage de faux en récidive et tentative d’escroquerie au préjudice d’un organisme de protection sociale, vol et recel de vol".

Le suspect, un Géorgien de 35 ans, est mis en examen et placé en détention provisoire. "Sans profession ni ressources et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, l’intéressé était domicilié sur le département de l'Ille-et-Vilaine", a précisé Philippe Astruc. Le trentenaire est par ailleurs décrit comme étant "très dépendant au médicament". Il avait déjà été condamné en Géorgie pour des faits de même nature. En France, le suspect avait aussi été condamné pour "des conduites sans permis et faux et usage de faux".

723 ordonnances dont 517 falsifiées

La poursuite des investigations est alors confiée à l’antenne rennaise de l'Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP). Ce même service avait été saisi "de faits similaires à l’encontre du même mis en cause, dans le cadre d’une enquête préliminaire diligentée antérieurement par le parquet de Rennes, sur signalement de la Caisse primaire d’assurance-maladie d’Ille-et-Vilaine".

L’enquête a démontré qu’un "groupe criminel" se déplaçait depuis plusieurs années "dans l’ensemble des départements du Grand-Ouest en produisant des ordonnances volées et falsifiées pour délivrance de Fentanyl".

Au total, la juridiction interrégionale spécialisée dans le crime organisé de Rennes a identifié "723 ordonnances dont 517 étant falsifiées et 206, issues de vols, pour la délivrance de 2.300 boîtes de Fentanyl dans 17 départements du Grand-Ouest". "À ce stade, il est établi que le Fentanyl n’est destiné pour partie à la consommation personnelle des mis en cause et pour partie à la revente intracommunautaire en France", a précisé le procureur de la République.

Ce lundi 10 juin, 15 personnes, dont 13 étant domiciliées à Rennes ou son agglomération, ont été interpellées et placées en garde à vue après un coup de filet mobilisant plus d’une centaine de gendarmes. Deux personnes, qui ont subi une usurpation d’identité, ont été mises hors de cause. Dix autres ont été remises en liberté "à ce stade car identifiées comme étant de simples clientes du réseau ou pour poursuite des investigations", a ajouté le magistrat. Au cours des perquisitions, des ordonnances de Fentanyl falsifiées ont été saisies.

Article original publié sur BFMTV.com