Avant d’aller au G7, le pape François a rencontré une centaine d’humoristes (dont un Français)

L’humoriste français Manu Payet (en petit à gauche sur la photo) a participé à cette rencontre avec le pape François, vendredi 14 juin.
HANDOUT / AFP L’humoriste français Manu Payet (en petit à gauche sur la photo) a participé à cette rencontre avec le pape François, vendredi 14 juin.

VATICAN - Un groupe plutôt inattendu. Le pape François a rencontré ce vendredi 14 juin une centaine d’humoristes, réunis au Vatican pour l’occasion. Parmi les superstars américaines s’est aussi glissée une personnalité bien connue des Français : Manu Payet.

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Avant de se rendre vendredi après-midi au sommet du G7 pour une session consacrée à l’intelligence artificielle, le souverain pontife a profité dans la matinée d’un moment de légèreté en recevant une centaine d’humoristes d’une quinzaine de pays différents. Parmi eux notamment, le Français Manu Payet, venu accompagné de sa mère. Sur le cliché capturé par le Vatican et partagé par l’AFP, à voir en tête de cet article, on peut apercevoir l’humoriste en petit à gauche, devant la grande fenêtre ouverte.

Un moment d’émotion pour l’animateur de radio et télévision. « Aujourd’hui, ses paroles ont rendu notre fantaisie intelligente, nécessaire. C’est très touchant », a-t-il confié à l’AFP. « C’était à la fois très protocolaire et en même temps assez détendu », a-t-il décrit. Il a aussi constaté « une espèce d’irrévérence respectueuse assez jolie et très émouvante » et a été marqué par la « modernité » du pape. Il a offert à ce dernier une carte de l’île de la Réunion, dont il est originaire, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, partagée par le correspondant de La Croix au Vatican.

L’importance sociale des humoristes

Deux autres Français étaient annoncés à cette rencontre, l’humoriste Redouane Bougheraba et le comédien François Cluzet. Ils n’étaient cependant pas visibles sur les photos consultées par Le HuffPost. Selon L’Indépendant, ils n’étaient pas présents.

Manu Payet a participé à cette rencontre aux côtés de certains confrères américains mondialement connus comme Whoopi Goldberg (Sister Act), Julia Louis-Dreyfus (Seinfeld), Chris Rock et Jimmy Fallon. La plupart des personnalités présentes venaient cependant d’Italie, rejointes par d’autres originaires d’Irlande, de Colombie, d’Allemagne, l’un d’entre eux arrivant même du Timor oriental où le pape doit se rendre en septembre.

L’évènement visait à établir un lien entre l’Église catholique et les humoristes, selon Vatican News. « L’art de la comédie peut contribuer à un monde plus empathique et plus solidaire », a expliqué le Saint-Siège dans un communiqué.

Le pape de 87 ans a pris soin de s’adapter à son audience, et n’a pas manqué de faire des blagues. Devant un auditoire conquis d’avance, il a enfoncé son pouce dans son oreille droite et agité ses doigts, un geste qui a provoqué rires et applaudissements : « Au lieu du discours, je fais ça », a-t-il lancé en souriant.

Le pape en a profité pour appuyer le rôle social positif des humoristes : « Vous avez le pouvoir de propager la sérénité et le sourire », a-t-il déclaré. « Votre talent est un don précieux car avec le sourire, il propage la paix dans le cœur des personnes, nous aidant ainsi à surmonter les difficultés et supporter le stress quotidien », les a-t-il encouragés.

La liberté d’expression au cœur du débat

Sur une note plus sérieuse, le pape a aussi abordé le sujet de la liberté d’expression : « Peut-on rire de Dieu ? », a-t-il lancé aux artistes, avant de donner lui-même sa propre réponse : « Certainement, comme on joue et on plaisante avec les personnes qu’on aime ». Il s’est cependant empressé de nuancer aussitôt cet apparent feu vert : « On peut le faire mais sans offenser les sentiments religieux des fidèles ».

Une prise de position ayant une résonance toute particulière au vu du choc qu’avaient provoqué ses déclarations de 2015 après l’attentat jihadiste qui venait de décimer la rédaction de l’hebdomadaire satirique, athée et anticlérical Charlie Hebdo à Paris. Interrogé sur la liberté d’expression des caricaturistes après le sanglant attentat, il avait répondu : « Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision ! »

Des déclarations qui avaient été interprétées à l’époque comme une quasi-justification de l’attaque puisque ses auteurs voulaient punir les journalistes pour avoir notamment publié des caricatures du prophète musulman Mahomet.

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