Sur la montée du RN, Roschdy Zem estime que « quelque part, on l’a un peu cherché »

L’acteur à l’affiche du blockbuster d’action « Elyas » s’est exprimé sur le climat politique actuel au micro de France Inter.

ENGAGEMENT - Il était venu faire la promotion de son nouveau film Elyas, mais n’a pas choisi la langue de bois au moment de commenter la crise politique actuelle. Roschdy Zem était l’invité de la matinale de France Inter ce mercredi 19 juin. Lorsqu’il a été interrogé par Léa Salamé sur la montée du Rassemblement National et les élections législatives à venir, il n’y a pas été par quatre chemins et a accepté de sortir du cadre de la stricte tournée promotionnelle.

« Je crois qu’on est confrontés à quelque chose qui n’a selon moi rien d’étonnant. À partir d’un moment ou un gouvernement, et ceux qui l’ont précédé, a abandonné la politique sociale, c’est comme ça que naissent les extrêmes », a-t-il commenté au micro de France Inter ce mercredi matin. Analysant le résultat des élections européennes, et le score réalisé par le RN mené par Jordan Bardella, le comédien de 59 ans est allé plus loin : quand, selon lui, « la colère se traduit par un vote en grande partie pour le Rassemblement national, quelque part, on l’a un peu cherché. »

L’acteur césarisé, actuellement en pleine promotion du nouveau long-métrage de Florent-Emilio Siri dans lequel il tient le rôle principal, a aussi estimé qu’il est nécessaire de faire davantage de « pédagogie » envers les Français, et notamment celles et ceux qui ont apporté leur vote au RN aux Européennes, permettant au parti d’extrême-droite de réaliser plus de 31 % des voix. « Mais il faut expliquer aussi à ces gens que la réponse ne se trouve pas dans ce parti. Qui est pour moi un parti xénophobe qui commence déjà à prendre des mesures liberticides. Si on vous explique qu’on vous sortira de la mouise avec des mesures où vous serez prioritaires par rapport à l’autre, ça existe déjà. »

Roschdy Zem, né en France et dont la famille est d’origine marocaine, a mentionné les différentes formes de discrimination qui « existent déjà », notamment « au logement et à l’embauche ». Il était d’ailleurs déjà au cours de l’interview revenu sur un épisode marquant de sa carrière. Léa Salamé l’a en effet interrogé sur le blockbuster qu’il aurait dû tourner il y a 25 ans, un film duquel il avait été finalement viré car « l’actrice principale ne souhaitait pas partager l’affiche avec un arabe ».

« J’ai été viré. Je ne lui en ai jamais voulu à elle. J’en ai voulu au metteur en scène de m’avoir appelé pour m’annoncer ça sans aucun complexe. À l’époque je n’avais pas réalisé ce à quoi j’ai été confronté, mais aujourd’hui je me rends compte de la violence du propos, de la situation. C’était humiliant, j’ai eu envie d’arrêter. Heureusement, mes parents étaient là, m’ont dit que c’était normal d’être confronté à ça dans le cinéma, dans ce monde-là » explique l’acteur.

Mettant en perspective son succès actuel, l’acteur ne peut cependant s’empêcher d’avancer qu’il est encore aujourd’hui une exception. « Parfois je me pose la question, même si on est quelques-uns, est-ce qu’on n’est pas l’arbre qui cache la forêt ? Plus aucun metteur en scène ne s’autoriserait ce genre de coup de fil. Si tant est que ça existe, ça reste secret, dans un conciliabule. Mais il faut rester vigilant et rester alerte », selon Roschdy Zem.

La veille sur le plateau de Quotidien, Roschdy Zem était déjà revenu sur la situation politique et l’importance du vote. Une urgence qu’il a, à nouveau, soulevée ce mercredi matin sur France Inter « Mais c’est une situation dont on est tous plus ou moins responsables. Donc il faut se réveiller. Voter bien sûr » conclut le comédien.

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